L’Office de la Protection du Citoyen exige que les victimes soient réparées à l’occasion des 10 ans de l’introduction du choléra en Haïti le 21 octobre 2010.
Port-au-Prince, Haïti.- 21 octobre 2010 – 21 octobre 2020, 10 ans déjà depuis que les premiers cas de choléra ont été découverts dans le département de l’Artibonite. La maladie a causé la mort de 10 mille personnes et contaminé plus de 800 mille autres selon les statistiques officielles depuis son introduction dans le pays par des soldats népalais de la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation en Haiiti (MINUSTHA).
10 ans après ce drame, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) dit relever un manque d’engagement des autorités haïtiennes dans l’accompagnement des familles dans leurs démarches pour obtenir réparation de l’Organisation des Nations-Unies (ONU). L’accord signé le 9 juillet 2004 entre le gouvernement haïtien et l’ONU trace, dans les articles 54 et 55 du statut de l’opération de l’ONU en Haïti, les procédures de traitement des demandes d’indemnisation présentées au titre de la responsabilité civile en cas de perte ou dommages matériels ou de préjudice corporel, maladie ou décès liés à la MINUSTHA.
Depuis le 12 février 2019, les victimes attendent une décision de la Cour d’appel de Port-au-Prince après que le juge des référés s’est déclaré incompétent pour statuer sur une action des avocats des victimes pour exiger l’État haïtien à prendre des dispositions pour désigner des personnalités devant intégrer cette commission dans une ordonnance en date du 12 octobre 2018 déplore le Protecteur du Citoyen, Renan Hedouville dans une note de presse publiée ce mardi 20 octobre 2020.
Depuis le 28 avril 2020, un groupe d’experts indépendants du Conseil des Droits de l’Homme a écrit au président Jovenel Moïse pour, entre autres, avoir des informations sur les voies de recours engagées par le gouvernement haïtien « pour permettre aux victimes du choléra et à leurs familles de déposer des plaintes contre les Nations-Unies ». Ils veulent également s’informer des mesures ou actions entreprises « pour offrir aux victimes et à leurs familles des recours effectifs, y compris une indemnisation » écrit maître Renan Hedouville dans cette note de presse.
Au cours d’une rencontre le 1er octobre dernier avec des associations de victimes, l’OPC a été informé que les Nations Unies dans son approche de lutte contre le choléra en Haïti financent des projets à Mirebalais et au Cap-Haïtien, lesquels s’exécutent sans l’implication des victimes, ni dans leur conception ni dans leur exécution dénonce l’Office de la Protection du Citoyen qui appelle les Nations-Unies à indemniser les victimes du choléra en Haïti.
L’OPC rappelle aux autorités haïtiennes leur obligation constitutionnelle de protéger chaque citoyen. L’organisation de défense et de promotion des droits humains les appelle à manifester plus d’engagement aux côtés des victimes du choléra dans leur quête de réparation tout en travaillant à la mise en place de la commission prévue dans l’accord entre l’Organisation des Nations Unies et le gouvernement haïtien sur le statut de l’opération de l’ONU en Haïti.
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