« Désespérées, 15 personnes se sont jetées à l’eau », déclare Joyce Paul, l’un des 842 migrants haïtiens secourus par les autorités cubaines à bord du bateau qui a fait naufrage
Un bateau surchargé à bord duquel se trouvaient 842 migrants haïtiens dont 70 enfants et nourrissons qui tentaient de rejoindre les États-Unis a échoué à Cuba où les passagers ont été secourus par les autorités cubaines. Fuyant la misère et l’insécurité, ces haïtiens ont déclaré aux autorités cubaines qu’ils se sont fait duper par les passeurs qui leur ont promis un voyage en toute sécurité sur un grand bateau avec 200 ou 300 personnes.
« Des milliers de dollars pour une place sur un bateau de croisière en partance pour les États-Unis », la fausse promesse faite aux migrants
Interrogés par l’Associated Press, certains migrants ont déclaré avoir attendu, pendant près de deux mois, cette opportunité pour aller en Floride. « La nouvelle était répandue de bouche à oreille et l’on a payé des milliers de dollars pour une place sur le bateau. » Ils ont été emmenés sur un petit bateau vers un plus grand tôt samedi matin et leurs téléphones ont été pris par les passeurs, qui ont affirmé que le signal les rendrait détectables par les garde-côtes américains.
« Ils nous ont trompés. Dans mon cas, on m’a dit que le bateau allait avoir 200 ou 300 personnes, et sur un gros bateau, c’est normal. Mais quand vous êtes à bord, vous ne savez pas combien de personnes vont se présenter », a déclaré Maximaud Cherizard, un ingénieur de 34 ans qui a voyagé avec un fils de 7 ans, sa femme et sa sœur.
Cherizard a déclaré qu’on lui a fait voir en photo un bateau de croisière à bord duquel ils allaient voyager. Quand il a vu le bateau naufragé, il a compris qu’on l’a trompé. Lui et d’autres personnes ont déclaré n’avoir pas vu de nom sur le bateau. « Nous étions tristes lorsque nous sommes arrivés » à Cuba, a déclaré Cherizard.
« Désespérées, des personnes se jettent à l’eau »
Le bateau a commencé à pencher d’un côté quand le capitaine a abandonné le bateau en mer dans la matinée du 24 mai et s’est enfui dans un plus petit bateau, explique Cherizard. « Certaines personnes ont alors essayé de prendre le contrôle du bateau pour tenter d’atteindre leur destination. »
Joyce Paul, 19 ans, l’une des personnes qui étaient à bord du bateau a déclaré qu’au cours des jours passés en mer, 15 personnes se sont jetées à l’eau alors que les conditions devenaient plus difficiles.
Les 842 personnes ont été secourues le 24 mai dernier par les garde-côtes cubains et d’autres services gouvernementaux, dans la province de Villa Clara, à environ 300 kilomètres (185 miles) à l’est de la capitale La Havane.
Chassés par la misère et l’insécurité
« Nous ne voulons pas retourner en Haïti « , a déclaré Leverie Horat, 30 ans, une mère qui a pris la mer avec son nourrisson de 24 jours. « En Haïti, il n’y a pas d’avenir pour les bébés. » Elle a déclaré à l’Associated Press qu’elle et son mari étaient montés à bord du bateau après avoir quitté Port-au-Prince.
De son côté, Paul, le jeune homme de 19 ans, a déclaré qu’il fuyait l’insécurité due notamment par les affrontements entre des gangs rivaux. Des membres de gangs ont tué ses deux sœurs. « Vous ne pouvez pas sortir dans les rues » à cause de la violence, a déclaré Cherizard.
Les autorités cubaines ont transféré ces haïtiens dans un centre temporaire situé dans un ancien camp d’été et maintenus en isolement par mesure de précaution sanitaire.
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