18 mai 2021: le président de la République, Jovenel Moïse, réitère son appel au dialogue en vue d’une solution à la crise haïtienne.
Ce mardi 18 mai ramène le 218e anniversaire du drapeau haïtien, adopté par les pères fondateurs de la patrie lors du congrès de l’Arcahaie en 1803. Après une offrande florale tenue à l’hôtel de la Patrie au Champ de mars, le président de la République accompagné du Premier ministre a.i, Docteur Claude Joseph, des membres du gouvernement, du haut état major de l’armée et de la PNH, du Conseil Électoral Provisoire, entre autres, a pris la direction du palais national pour les prises de parole officielle. Au menu: les discours de Jovenel Moïse et du président de la Conférence des Recteurs et Président des universités Haïtiennes, Jean Robert Charles.
D’entrée de jeu, le premier citoyen de la nation a mis l’emphase sur les sacrifices consentis par les pères fondateurs de la nation pour, au prix de leur sang, aboutir à la création du bicolore haïtien, symbole d’unité et de révolte contre l’esclavage.
L’élan patriotique qui a poussé noirs et mulâtres, sous le leadership de Jean Jacques Dessalines et d’Alexandre Petion à se mettre ensemble en vue de libérer les esclaves de Saint Domingue est vanté par Jovenel Moïse comme le modèle à suivre pour pouvoir sortir Haïti du bourbier. Pour y parvenir, il faut faire un vrai dépassement de soi, à l’instar des ancêtres, a-t-il renchérit.
Cet acte permettra aux générations futures d’hériter d’une autre Haïti. « Nous sommes aujourd’hui encore esclaves de la haine, de la division et du mensonge « ,poursuit Jovenel Moïse qui dénonce, comme d’habitude, une oligarchie corrompue prenant en otage, selon ses dires, tout un pays.
« Lang ak dan pa konn pa mòde. Lè lang ak dan mòde, yo pa koupe lang jete », a lâché le président dans l’espoir de convaincre ses adversaires sur la nécessité de s’asseoir ensemble autour de la table du dialogue, en dépit de leurs divergences, questions de construire ensemble le pays rêvé par les ancêtres, a-t-il précisé.
À ses adversaires politiques, Jovenel Moïse a prêché la sincérité. Dans son discours, il a évoqué les dégâts causés par cette forme de politique basée sur la fausseté et l’assassinat du caractère de l’autre au profit de quelques intérêts mesquins.
Jovenel Moïse et ses réformes
Aucun développement n’est possible en Haïti sans des réformes en profondeur selon le président citant comme exemple la réforme constitutionnelle, la réforme judiciaire, la réforme électrique, entre autres. Réitérant sa détermination à réaliser le référendum et les prochaines élections aux dates fixées, ce, contre vents et marées, Jovenel Moïse qui confirme n’avoir aucune intention de se porter candidat, a vanté les changements positifs que la réforme constitutionnelle peut apporter pour le pays. Il a cité comme exemple la participation active de la diaspora dans les affaires politiques du pays et l’intégration des jeunes et des femmes en ce qui a rapport aux postes politiques.
Parallèlement, M.Moïse a appelé ses adversaires à respecter le jeu démocratique. Il a rappelé qu’ il revient au peuple Haïtien d’accepter ou de refuser la nouvelle constitution à travers son vote lors du référendum .
18 mai, fête de l’université
Puisque la fête est aussi celle de l’université, le président de la Conférence des Recteurs et Président des universités Haïtiennes(CORPUHA), Jean Robert Charles, a jugé opportun de plaider en faveur d’un vrai mariage entre le drapeau et l’université – base de lancement de tout processus de développement économique, social et culturel- afin que celle-ci puisse produire ses vrais effets. Pour lui, la création d’une école de doctorat permettra la formation des générations de scientifiques haïtiens et dont dépendra le développement social, économique haïtien.
En ce 18 mai, jour d’apothéose, de gloire et de réconciliation, le numéro 1 de la CORPUHA a aussi indexé les élites gouvernementales et de la société civile d’être les véritables responsables de la situation chaotique dans laquelle patauge le pays depuis des décennies tout en appelant les pouvoirs politiques à donner les moyens nécessaires à l’université pour qu’elle puisse jouer pleinement son rôle.
Un 218e anniversaire sur fond de protestation
Plusieurs centaines de militants politiques, à l’appel de l’opposition, ont foulé le macadam ce mardi 18 mai tant à Port-au-Prince que dans certaines villes de provinces dont Gonaïves. Le but, dénoncer tout projet d’ accord avec le régime au pouvoir ainsi que le référendum et les élections programmés par l’exécutif haïtien.
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