L’aile dure de l’opposition, représentée entre autres par le Secteur Démocratique et populaire, n’a pas voulu et ne veut pas dialoguer avec Jovenel Moïse. La résolution de la crise passe d’abord par la démission du chef de l’État, réitère cette branche de l’opposition. Ce, malgré l’appel au dialogue lancé aux acteurs politiques haïtiens ce 24 octobre par le gouvernement américain.
« En ma qualité de porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire, signataire de l’alternative Consensuelle pour la Refondation d’Haiti, je rejette sans cérémonie le dialogue sans conditions proposé par l’Ambassade américaine pour résoudre la crise politique haïtienne » écrit André Michel, dans une note de presse, quelques heures après le message du gouvernement américain.
« Merci pays ami. Démission sans condition d’abord, ensuite viendra le dialogue inclusif. Le peuple haïtien est une nation rebelle, la première république noire indépendante et le second pays indépendant du continent après les américains », a réagi, pour sa part, le Sénateur Nènel Cassy à l’invitation des Américains, dans un tweet.
« Quand tout un peuple décide de descendre dans la rue pour exiger la démission d’un chef d’Etat, où pour exprimer une quelconque revendication populaire, c’est l’expression de l’exercice de la souveraineté populaire. Cela doit être respecté. Car, rien n’est au dessus de la volonté populaire, pas même la constitution » argumente André Michel pour justifier la position de cette structure.
Ainsi, l’ambassade américaine et le reste de la communauté internationale ne doivent pas continuer à supporter un chef d’Etat rejeté par la population, avance-t-il. Ils sont, de préférence, invités à « rejoindre le peuple Haïtien dans son combat pour la satisfaction de ses revendications légitimes ».
Selon cette note, ce n’est pas l’appel au dialogue des États-Unis qui va mettre un terme au combat engagé contre le président de la République. L’opposition a déjà lancé 7 semaines de mobilisation et elle compte y arriver. « Nous maintenons notre calendrier de combat et rappelons que le pays sera totalement fermé pendant cette période de mobilisation intensive » soutient-elle.
« Nous sommes les arrières petits fils du Général Jean Jacques Dessalines, gason kanson. Nous irons jusqu’au bout dans cette bataille démocratique pour la libération des masses populaires et paysannes » poursuit la note.
Invitant la population à se préparer en mettant en réserve des provisions alimentaires pour ce qu’elle désigne comme une semaine décisive dans cette lutte, l’opposition demande à la commission de facilitation de la passation de Pouvoir d’accélérer le processus de discussion avec tous les secteurs de la vie Nationale pour faciliter un départ ordonné et immédiat de Jovenel Moïse.