50 millions de personnes dans le monde sont victimes de l’esclavage moderne, selon l’ONU
Pas moins de 50 millions personnes sont victimes de l’esclavage moderne en 2021, selon Global Estimates of Modern Slavery, un nouveau rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT), Walk Free et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), publié lundi 12 septembre.
Selon ce rapport, 28 millions de ces personnes étaient contraintes de travailler contre leur gré alors que 22 millions étaient piégées dans un mariage forcé. Au cours des cinq dernières années, le nombre de victimes de ce fléau a considérablement augmenté. 10 millions de personnes supplémentaires étaient considérées comme esclaves modernes en 2021 par rapport aux estimations de 2016.
Selon ce rapport, les femmes et les filles représentent 54% des cas d’esclavage moderne. Plus des deux tiers des personnes forcées au mariage et près de quatre sur cinq des personnes en situation d’exploitation sexuelle commerciale appartiennent à ces deux catégories. Quant aux travailleurs migrants, ils sont plus de trois fois plus susceptibles d’être soumis au travail forcé que les travailleurs adultes non migrants, toujours selon le rapport.
Le rapport souligne également que l’esclavage moderne est présent dans presque tous les pays du monde. 52% de tous les cas de travail forcé et un quart de tous les mariages forcés se trouvent dans les pays à revenu moyen supérieur ou à revenu élevé.
Le directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a jugé «choquant que la situation de l’esclavage moderne ne s’améliore pas». Il appelle les gouvernements, les syndicats, les organisations d’employeurs, la société civile et les gens ordinaires à lutter contre «cette violation fondamentale des droits de l’homme».
Quant au directeur général de l’OIT, Antonio Vitorino, il a plaidé pour que toute migration «soit sûre, ordonnée et régulière». «La réduction de la vulnérabilité des migrants au travail forcé et à la traite des personnes dépend avant tout de cadres politiques et juridiques nationaux qui respectent, protègent et réalisent les droits de l’homme et les libertés fondamentales de tous les migrants», a-t-il recommandé.
Notons que ce rapport utilise des données recueillies entre 2017 et 2021. Il s’appuie sur des dizaines de milliers de réponses, notamment des entretiens provenant de 68 enquêtes sur le travail forcé et 75 enquêtes sur le mariage forcé représentatives au niveau national. Les nouvelles estimations sont reparties par sexe, âge, secteur et économies publique et privée.