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815 homicides de janvier à mars, Antonio Guterres continue à appeler désespérément au déploiement d’une force spécialisée internationale en Haïti

« 815 homicides entre le 1er janvier et le 31 mars », Antonio Guterres réaffirme qu’il faut de toute urgence déployer une force armée spécialisée internationale en Haïti.

Dans son dernier rapport sur la situation d’Haïti rendu public le mardi 25 avril, le secrétaire général de l’organisation des Nations Unies a décrit la situation du pays sous différents chapitres tels que Politique et bonne gouvernance, Sécurité et état de droit, droits humains ainsi que les incidences de la violence et de l’augmentation des activités criminelles sur la population. Face au constat que les gangs armés, malgré les sanctions infligés à certaines personnalités suivant le régime de sanction mise en place par le conseil de sécurité, continuent de tuer, piller, violer et kidnapper des gens comme bon leur semble et les autorités de l’État ne parviennent pas à y répondre de manière adéquate, il a « réaffirmé qu’il faut de toute urgence déployer une force armée spécialisée internationale ». Un appel qu’il lance désespérément depuis le 8 octobre 2022 dans la lettre adressée au Président du Conseil de sécurité.

Antonio Guterres a passé en revu les initiatives du gouvernement pour parvenir à un accord politique. Mais il estime que le climat d’insécurité généralisée et d’extrême violence est resté au premier plan du débat public, car la population haïtienne continue de faire face à une escalade des enlèvements et des actes de délinquance violents commis par des bandes, notamment l’utilisation du viol comme arme.

Ces bandes armées continuent de se disputer le contrôle du territoire dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, et s’étendent à des quartiers jusqu’alors épargnés ainsi qu’à plusieurs municipalités du département de l’Artibonite. Le nombre d’homicides signalés a augmenté de 21 %, soit 815 homicides entre le 1er janvier et le 31 mars, contre 673 au cours du dernier trimestre de 2022. Le département de l’Ouest en comptabilise 80 % à lui seul. Par ailleurs, 637 enlèvements ont été enregistrés au cours du premier trimestre de 2023, contre 391 au cours des trois derniers mois de 2022, ce qui représente une augmentation de 63 %, peut-on lire dans ce rapport.

« Je salue les efforts déployés au niveau international pour lutter contre l’escalade de la violence, y compris la violence sexuelle. À l’heure où l’opinion publique salue largement les avancées relatives aux mesures de sanctions imposées par le Conseil de sécurité, il faut absolument rétablir l’état de droit afin que le peuple haïtien puisse exercer ses droits politiques et civils. La population haïtienne doit s’approprier les solutions à la crise et en prendre la tête, mais l’ampleur des problèmes est telle qu’il est impératif que la communauté internationale apporte une solution et un soutien immédiats.

Je suis préoccupé par le fait que les bandes s’en prennent également aux enfants, notamment en recrutant des mineurs. Nombreux sont les Haïtiens qui quittent le pays et le climat d’insécurité croissante continue de provoquer des déplacements de la population à l’intérieur du pays. L’accès humanitaire et l’accès aux services de base, tels que l’éducation et la santé, continuent d’être restreints, y compris en dehors de la capitale, tout particulièrement dans le département de l’Artibonite », a déclaré M. Guterres.

Selon lui, la lutte contre la violence des bandes armées doit s’accompagner de progrès concrets dans la résolution de la crise politique, sous peine de voir les institutions haïtiennes continuer à s’éroder et le peuple haïtien, à souffrir davantage. Les efforts visant à dégager le consensus le plus large possible et à définir une feuille de route dirigée par le pays en vue de créer les conditions politiques et de sécurité nécessaires à la tenue d’élections et au rétablissement d’institutions démocratiquement élues restent essentiels. Il faut espérer que l’installation du Haut Conseil de transition contribuera à générer le consensus nécessaire pour trouver une issue à la crise politique.

Le numéro 1 de l’ONU a fait savoir que le peuple haïtien reste en proie à l’une des pires crises des droits humains depuis des décennies et à une situation d’urgence humanitaire majeure. Du fait du nombre élevé de morts et de la superficie croissante des zones contrôlées par les bandes armées, l’insécurité dans la capitale a atteint des niveaux comparables à ceux des pays en situation de conflit armé.

La visite du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme en Haïti, a-t-il poursuivi, a permis de mettre en évidence l’ampleur des souffrances causées par le niveau élevé de violence exercée par les bandes armées, qui ont entraîné des violations flagrantes des droits humains, exacerbé les difficultés économiques et l’insécurité alimentaire, augmenté les déplacements internes et restreint la liberté de circulation et l’accès aux services de première nécessité.

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