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Haiti: 97 détenus ont trouvé la mort dans les prisons haïtiennes. Les conditions de détention s’aggravent de jour en jour dans les prisons haïtiennes, selon le BINUH qui dénonce cette situation.
Port-au-Prince, Haiti.- Le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), dans une tribune publiée ce mercredi 10 août 2022, a fait savoir que les conditions de détention s’aggravent de jour en jour dans les prisons haïtiennes. Cette prise de position fait suite, au rapport intitulé « N ap mouri » dans lequel, il y a un an, les Nations unies tiraient la sonnette d’alarme.
Selon le BINUH, au cours de l’année écoulée, la situation continue de s’empirer entrainant ainsi plusieurs décès en détention. Car, le système carcéral en Haïti est saturé. Le taux d’occupation dans les quatre prisons principales du pays est de 401%, soit quatre fois leur capacité maximale. En conséquence, les détenus ne disposent que de 0,24m2 pour survivre, guère plus que la surface d’une chaise. Ils font aussi face à une pénurie majeure de nourriture et de produits et matériels médicaux. C’est à peine si un repas leur est servi par jour et ceux qui le peuvent doivent compter sur la solidarité de leurs proches pour manger.
« Dans telles conditions, le nombre de décès au sein des prisons augmente de manière alarmante : Depuis le début de l’année, il y en a eu 97 dont 20 au cours du mois de juin, et la santé de l’ensemble des détenus est à risque. 20 au cours du mois de juin. La malnutrition était un facteur déterminant pour cinq d’entre eux. À titre d’exemple, à la prison du Cap Haïtien, 84 détenus sont en état de malnutrition avancée. Ils sont apparus sur une vidéo choquante diffusée début juillet sur les réseaux sociaux et chacun a pu constater avec horreur les conditions insalubres dans lesquels ils sont maintenus », peut-on lire dans cette tribune.
De telles conditions de détention sont inacceptables et soulèvent de vives inquiétudes du point de vue des droits humains, affirme le bureau des Nations-Unies en Haïti. En plus du manque criant de nourriture au sein des prisons, l’accès des détenus aux soins médicaux est quasi-inexistant. Il n’y a qu’un médecin pour 1 016 détenus et les livraisons de médicaments sont rares et limitées. Les détenus dépendent entièrement des soins offerts par les organisations caritatives. Dans ces circonstances, les conditions de détention sont en elles-mêmes considérées comme des actes de mauvais traitements, voire de la torture, a ajouté le BINUH.
Au chapitre des recommandations, le BINUH croit que l’Etat haïtien doit adopter des mesures fortes et urgentes pour améliorer les conditions de détention et s’assurer que l’administration pénitentiaire dispose des moyens nécessaires, tant financiers qu’humains et matériels, dans le prochain cycle budgétaire. Il est urgent de renforcer la Direction de l’Administration Pénitentiaire, ainsi que la redevabilité de ses fournisseurs de garantir un approvisionnement suffisant, prévisible et régulier en nourriture, médicaments, eau potable, gaz propane, produits d’hygiènes, literie et produits nettoyants et surtout de réduire le nombre de personnes détenues de façon arbitraire et illégale dans l’intérêt de l’ensemble des personnes relevant du système carcéral.