Les autorités cubaines autorisent depuis lundi l’installation d’une connexion privée à internet, tout comme l’importation des équipements nécessaires. Une petite révolution qui restera très surveillée. De plus, aucune compagnie de téléphonie n’est autorisée à vendre ce service. La société cubaine de télécommunication ETECSA garde le monopole de l’accès à internet.
L’accès à internet était jusqu’ici un droit réservé aux diplomates et aux étrangers résidents sur l’île. Les Cubains risquaient de lourdes amendes pour importer des routeurs sur l’île.
Des prix exorbitants
Les Cubains qui souhaitent avoir accès au wifi devront payer un dollar pour une heure de connexion. Un tarif assez élevé dans un pays où le salaire moyen est de 44 dollars. Le premier forfait 3G est à 7 dollars pour 600 mégaoctets. Sur les réseaux sociaux, des centaines de Cubains font d’ailleurs campagne depuis des semaines sous le hashtag #Bajenlospreciosdeinternet (Baissez les prix d’internet).
Depuis l’arrivée du wifi en 2013, «le coût d’accès à internet a baissé plus de quatre fois», se défend le vice-ministre Ernesto Rodriguez Hernandez, «et il continuera de baisser en fonction des capacités des infrastructures de communication », a-t-il ajouté. Dans ce pays de 11,2 millions d’habitants, 1.400 hotspots wifi ont été installés, 80.000 foyers ont internet chez eux (une option toutefois difficile à obtenir) et 2,5 millions de Cubains ont accès à la 3G.
Et le gouvernement semble avancer avec méfiance. «Les technologies ne sont pas apolitiques comme on essaie de les présenter» mais sont «manipulées, utilisées», prévient Ernesto Rodriguez Hernandez. Défendant la nécessité d’«éduquer» la population, il assure : «Cela ne sert à rien de fournir un service d’internet à ceux qui ne savent pas (…) faire la différence entre ce qui est utile et nuisible, car tout ce qui est sur internet n’est pas bon».
Malgré cette avancée, Cuba reste encore l’un des pays les moins connectés au monde, tant à cause de l’embargo commercial imposé de longue date par les Etats-Unis que par le souci du gouvernement de contrôler la circulation d’informations.
Avec AFP