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Les États-Unis et le Canada exhortent à la protection des droits humains dans un contexte migratoire de plus en plus tendu.
Le Conseil permanent de l’Organisation des États américains (OEA) s’est réuni en session extraordinaire le mardi 8 octobre 2024 pour discuter de la situation critique des migrants haïtiens en République dominicaine. Organisée à la demande de la Mission permanente d’Haïti, cette rencontre a suscité de vives réactions de la part de la communauté internationale, notamment des États-Unis et du Canada.
Alors que la République dominicaine a récemment annoncé l’expulsion de 10 000 migrants haïtiens par semaine, l’ambassadeur américain auprès de l’OEA, Francisco Mora, et son homologue canadien ont réaffirmé l’importance du respect des droits humains dans le cadre de ces mesures drastiques. « La protection des droits des migrants doit être au cœur de toute politique d’expulsion », a déclaré Mora, soulignant les préoccupations des États-Unis face aux traitements inhumains infligés aux migrants haïtiens.
Le représentant d’Haïti auprès de l’OEA, Gandy Thomas, a également pris la parole pour dénoncer les violations flagrantes des droits fondamentaux. « Le gouvernement haïtien est profondément préoccupé par ces politiques migratoires autoritaires et discriminatoires, qui exacerbent les discours haineux à l’encontre des migrants haïtiens », a-t-il affirmé. Il a rappelé que les autorités dominicaines avaient, contre toute attente, lancé un plan d’expulsions massives, portant une atteinte grave à la dignité humaine.
Le Premier ministre haïtien, Garry Conille, actuellement en déplacement à l’étranger, a dénoncé cette décision comme une « violation des principes fondamentaux de la dignité humaine ». Sur la plateforme X, la ministre haïtienne des Affaires étrangères, Dominique Dupuy, a également condamné ces « scènes de rafles et de déportations » qu’elle qualifie d’inhumaines.
Les participants à la réunion de l’OEA ont unanimement reconnu le droit souverain des nations à gérer leurs frontières. Toutefois, ils ont souligné la nécessité de garantir que toute action menée respecte les droits fondamentaux des migrants, une responsabilité partagée par la communauté internationale pour éviter l’escalade de cette crise humanitaire.
Par ailleurs, lors d’une réunion d’urgence, le président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Leslie Voltaire, a abordé la question, mais ne s’est pas publiquement prononcé pour condamner fermement ces déportations, malgré le non-respect des droits humains.
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