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L’opposant au Président russe, Vladimir Poutine, Alexeï Navalny est décédé en prison.
L’opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, est mort ce vendredi 16 février 2024, selon les autorités, dans sa prison de l’Arctique, un décès qui intervient à un mois de la présidentielle qui doit encore une fois cimenter le pouvoir de Vladimir Poutine.
Sa disparition à 47 ans après trois années de détention et un empoisonnement dont il accusait le pouvoir prive une opposition déjà exsangue de sa figure de proue, les autorités russes ayant orchestré une répression sans merci de tous leurs détracteurs, en particulier depuis le début de l’assaut contre l’Ukraine il y a deux ans.
La femme de l’opposant, Ioulia Navalnaïa, a appelé la communauté internationale à tenir Vladimir Poutine pour « personnellement responsable » de la mort de son mari.
« Si c’est la vérité, je voudrais que Poutine, tout son personnel, tout son entourage, tout son gouvernement, ses amis, sachent qu’ils seront punis pour ce qu’ils ont fait à notre pays, à ma famille et à mon mari. Ils seront traduits en justice et ce jour viendra bientôt », a-t-elle déclaré en retenant ses larmes à la tribune de la Conférence de Munich pour la sécurité.
Les autorités russes n’ont fourni presque aucun détail sur les conditions de la mort d’Alexeï Navalny, se limitant à un communiqué lapidaire pour assurer avoir tout fait pour réanimer cet homme à la santé fragilisée par son empoisonnement et , après un malaise.
« Le 16 février 2024, dans le centre pénitentiaire N°3, le prisonnier Navalny A.A. s’est senti mal après une promenade et a presque immédiatement perdu connaissance », a dit le FSIN (service pénitentiaire russe) de la région arctique de Iamal, assurant que les secours avaient tenté de le sauver.
« Tous les gestes de réanimation nécessaires ont été pratiqués mais n’ont pas donné un résultat positif. Les médecins urgentistes ont constaté la mort du patient. Les causes de la mort sont en train d’être établies », a-t-il précisé, dans ce communiqué.
L’hôpital voisin de la prison, dans la bourgade de Labytnangui, a assuré que des secouristes avaient été envoyés sur place en sept minutes après l’appel du camp de prisonniers.
« Les médecins arrivés sur place ont poursuivi les opérations de réanimation qu’avaient déjà menées les médecins de la prison. Ils les ont poursuivies plus de 30 minutes. Cependant, le patient est mort », a-t-il déclaré aux agences de presse russes.
L’agence de presse d’État Ria Novosti a raconté vendredi qu’Alexeï Navalny avait participé par vidéo la veille à deux audiences devant un tribunal de la région de Vladimir et qu’il ne s’était pas plaint de sa santé.
Sa mère, Lioudmila Navalnaïa, a affirmé avoir vu son fils le 12 février dans sa colonie pénitentiaire et qu’il était alors « en bonne santé et d’humeur joyeuse », selon un message sur Facebook cité par le journal indépendant Novaïa Gazeta.
La communauté internationale accuse Vladimir Poutine
Dans un message publié sur X, Emmanuel Macron a salué la mémoire d’Alexeï Navalny, son engagement, son courage. « Dans la Russie d’aujourd’hui, on met les esprits libres au goulag et on les y condamne à la mort. Colère et indignation », écrit le président français.
La vice-présidente américaine Kamala Harris a estimé que la mort en prison d’Alexeï Navalny constituait un nouveau signe de la brutalité du président Vladimir Poutine. « Peu importe l’histoire qu’ils raconteront, soyons clair : la Russie est responsable », a-t-elle dit lors d’un discours à la Conférence sur la sécurité de Munich, dans le sud de l’Allemagne.
Présent à la même réunion, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a estimé que la Russie est responsable de la situation qui a mené à la mort de Navalny, un événement qui souligne la faiblesse et la corruption du système de Vladimir Poutine.
Dans un communiqué, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit indigné par la mort en prison d’Alexeï Navalny et a appelé à la fin des persécutions en Russie. « Tous ceux qui sont détenus ou ont été condamnés à diverses peines de prison en raison de l’exercice légitime de leurs droits, notamment du droit à la liberté de réunion et d’expression pacifiques, doivent être immédiatement libérés et toutes les charges retenues contre eux doivent être abandonnées », exige encore le haut commisariat.
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