L’ Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) s’interroge sur les raisons qui poussent les Officiers du Parquet près de la Cour d’Appel de Port-au-Prince de ne pas siéger.
Dans une lettre ouverte adressée le mardi 27 octobre aux pouvoirs exécutif et judiciaire dont la rédaction de Juno7 a obtenu une copie, l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) présidée par Me Jean Wilner Morin, dit croire que le refus des Officiers du Parquet près de la Cour d’Appel de Port-au-Prince est expressément commandé par le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique pour se venger de son échec d’avoir voulu imposer à la présidence de cette Cour, un Juge de son choix.
Dans cette lettre, les magistrats ont souligné que cette décision est dévolue par la loi, exclusivement au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, organe d’administration d’un pouvoir indépendant.
Cette situation qui prévaut à la Cour d’Appel qui résulterait d’une collusion entre des bandes criminelles et quelques organes du pouvoir n’a fait que, selon les magistrats, diluer l’insécurité jusqu’aux couches saines du corps social engendrant ainsi la paralysie quasi totale de la Cour d’appel de Port au prince depuis plus d’un an.
« Toute la paralysie de la Cour d’Appel de Port-au-Prince est due à ce conflit subtil. D’habiles manœuvriers ont fait ce pari sur le temps de soulever les hommes de loi, les justiciables et l’opinion publique contre la composition actuelle de cette Cour. Peut-être redoutent-ils le côté rectiligne et incorruptible de certains Juges à la Cour »,soulignent les magistrats.
En outre, l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens, évoque la pertinence du phénomène de l’insécurité toute en se demandant qui sont donc réellement ces magiciens capables, à volonté, d’ordonner d’un claquement de doigt, que les armes se taisent ou se remettent à chanter dans les quartiers pauvres ?
« Un simple regard sur le mode opératoire des sicaires, leurs types d’armes, leurs cibles, leurs théâtres d’opération en dit long. Il ne fait aucun doute qu’on est en présence de la machinerie
criminelle la plus lourde, la plus ingénieuse, la plus rodée de toute l’histoire d’Haïti »,écrit l’ANAMAH dans cette lettre ouverte.
Invitant chaque acteur à assumer ses responsabilités en faisant régner la paix au Bicentenaire, l’ANAMAH rappelle que les Officiers du Parquet près de la Cour d’Appel de Port-au-Prince doivent reprendre du service dans les locaux désaffectés à cette fin par le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire pour le fonctionnement régulier de ce service public qu’est la justice. « Aucun obstacle d’ordre sécuritaire, de quelque nature que ce soit n’est d’empêchement ».
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28 Octobre 1966 : consécration épiscopale des Evêques Haitiens