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Anomalie budgétaire: l’État haïtien boude un deuxième rendez-vous constitutionnel

Selon les prescrits de la constitution haïtienne de 1987 amendée, le projet de loi de finance pour chaque exercice fiscal doit être déposé au niveau des deux branches du parlement le 30 juin au plus tard. Un délai constitutionnel qui ne devrait pas être négligé sous aucun prétexte afin de permettre à l’État de continuer à fonctionner normalement. Alors que le budget pour l’exercice fiscal en cours n’est toujours pas validé, l’État haïtien se paye maladroitement le luxe de passer outre la date constitutionnelle du 30 juin sans honorer cette obligation. À cette phase, l’économiste Etzer Emile juge nécessaire de tirer la sonnette d’alarme.

« Cette malheureuse réalité ne fait que compliquer davantage la situation économique et financière déjà précaire du pays »,avance le professeur Étzer Émile, qui parle de dysfonctionnement économique au sein même de l’État.

Pour l’économiste, l’État haïtien met le cap sur une deuxième année en dehors des normes en ce qui concerne le respect du processus budgétaire. À cette phase, aucune planification économique n’est possible et aucun impact sérieux ne peut être enregistré sur les indicateurs économiques locaux.

« Ce rendez-vous raté ne joue pas en faveur de l’État haïtien, selon les propos de l’économiste Émile. « Avec cette situation, les conditions ne sont pas réunies pour faciliter l’octroi des appuis budgétaires. Les recettes ne peuvent même pas supporter le payroll des agents de la fonction publique qui représentent presque 50% des dépenses courantes de l’État qui ne peut non plus respecter certains engagements »,alerte-t-il. L’économiste attire aussi l’attention sur les habitudes de prévisions de recettes ratées.

Les indicateurs économiques continuent d’inquiéter. L’inflation atteint la barre de 18%. Prisonnière de la politique, l’économie haïtienne connaît ses plus vieux jours surtout avec ce flou politique qui règne dans le pays occasionné par un départ exigé de Jovenel Moïse, mais non souhaité par celui-ci. Ainsi, il est presqu’impossible que les acteurs économiques gagnent la confiance de la population pour tenter de relancer l’économie à travers notamment des investissements »,indique Étzer Émile.

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