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Depuis ces dernières semaines, certaines données quantitatives sur les unités patrimoniales culturelles d’Haïti circulent sur les réseaux sociaux tantôt sans sources tantôt évoquant les sources de l’IHSI. Ceci a donc attiré mon attention et j’estime qu’il est nécessaire de rétablir les faits en précisant certaines informations.
En effet, les chiffres sur les unités patrimoniales d’Haïti proviennent d’un document du Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE), spécifiquement, de la Direction de l’Aménagement du Territoire de Développement Local et Régional (DATDLR), titré Culture et Aménagement du Territoire. Cette thématique devrait alimenter le Nouveau Schéma National d’Aménagement du Territoire en cours d’élaboration en 2009/2010 à côté d’autres telles : Démographie, Economie, Société et Culture, Organisation Spatiale du Développement, Environnement, Cadre Institutionnel. Ces travaux techniques ont été produits sous la coordination de l’ingénieur-architecte, spécialiste en aménagement du territoire, Jean Mercier PROPHETE, responsable de cette direction à l’époque. J’ai intégré cette structure (2006) comme consultante anthropologue avec pour mandat spécifique de produire des réflexions sur le volet culturel en lien avec l’aménagement du territoire, élément qui faisait défaut au niveau des grandes orientations lors de l’élaboration du schéma national d’aménagement du territoire de 1982.
De ce qui précède, cet inventaire faisant état de 790 unités patrimoniales d’Haïti découle de sources combinées en provenance du Ministère de la Culture, du Ministère du Tourisme, de l’ISPAN, du Bureau National d’Ethnologie et des Directions Départementales du MPCE. De même, le concept «d’unités patrimoniales» ainsi que les sites archéologiquesfurent introduits pour la première fois dans la perspective de détenir une vue macro en rapport avec la planification spatiale. Les données compilées, bien qu’incomplètes faisaient état de : fortifications (114), monuments historiques (149), grottes (75), plages (111), sites archéologiques (86), paysages naturels (49), hauts lieux sacrés (18) et fêtes patronales (188). Et chaque département du pays détient des ressources culturelles spécifiques. Le département de l’Artibonite dispose le pourcentage le plus élevé (27,78%) pour les Hauts lieux sacrés. Les Fortifications et les monuments historiques se concentrent surtout au niveau du département du Nord avec, respectivement, un taux de 40,35% et 36,91%. Les départements de la Grande Anse et de l’Ouest affichent les taux les plus élevés pour les grottes (18,67%). Ces mêmes informations ont été reprises également à la page 28 du document Cadre de la Politique Nationale d’Aménagement du Territoire, élaboré en mai 2011.
De plus, il a été spécifié qu’une attention spéciale devrait être accordée pour le département du Centre pour lequel, il n’y pas eu de données pour la catégorie des Monuments historiques. La même observation s’était dégagée également pour les Hauts lieux sacrés du département des Nippes, du Nord-est et du Sud-est. Des recherches plus systématiques devraient être effectuées sur notre patrimoine naturel surtout pour le Nord-ouest, il en est de même pour les sites archéologiques du Centre et des Nippes.
Pour terminer, mon intervention vise le grand public dans un souci de recadrer les faits par probité intellectuelle et de contribuer à l’enrichissement des connaissances.
Marie Florance JEAN PIERRE
Anthropologue, Juriste, MAP / MPCE
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