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Ahou Daryaei, symbole de liberté en Iran, internée en psychiatrie après une protestation à l’université Azad de Téhéran.
Ahou Daryaei, 30 ans, étudiante en langue française à l’université Azad de Téhéran, a été arrêtée le 2 novembre par les forces de sécurité pour port de voile inapproprié. En réponse aux pressions de la milice Bassij et des agents de sécurité universitaire, elle s’est déshabillée, marchant en sous-vêtements devant le campus. Ce geste fort de défiance, filmé et partagé sur les réseaux sociaux, a fait d’Ahou Daryaei un symbole de la lutte iranienne contre les restrictions vestimentaires imposées aux femmes.
Le groupe Telegram “Newsletter Amir Kabir,” relayé par le journaliste franco-iranien Armin Arefi, rapporte que l’étudiante a été emmenée de force par des agents en civil et internée dans un hôpital psychiatrique à Téhéran, surveillée par les services de renseignement des Gardiens de la Révolution. Des témoins affirment qu’elle aurait été violentée, notamment frappée à la tête, provoquant une hémorragie.
L’agence de presse Fars a confirmé l’incident, mentionnant qu’Ahou Daryaei portait des “vêtements inappropriés” et que les forces de sécurité l’auraient “calmement” interpellée. Amir Mahjoud, directeur des relations publiques de l’université Azad, a déclaré que l’étudiante souffrait de “troubles mentaux”, un argument couramment avancé par les autorités pour discréditer les dissidents.
Cet acte de protestation rappelle la tragique histoire de Mahsa Amini, arrêtée en 2022 pour un voile mal porté et décédée en détention. Sa mort avait déclenché un mouvement inédit sous le slogan “Femme Vie Liberté”, malgré une répression sévère. Depuis, les Iraniennes multiplient les actes de désobéissance civile, poussant le gouvernement d’Ebrahim Raïssi à renforcer les lois sur le port du voile, avec des peines pouvant atteindre dix ans de prison pour “semi-nudité” en public.
Sur les réseaux sociaux, le hashtag #AhouDaryaei s’est rapidement imposé, accompagné de #FemmeVieLiberté, exprimant le soutien virtuel et la pression populaire pour obtenir des réponses sur sa situation. Face aux rumeurs non confirmées d’un décès à la suite des violences subies, son acte courageux résonne comme un appel à la liberté dans une société où marcher presque nue est un acte subversif, lourd de conséquences.