Assassinat de Jovenel Moïse: Pierre Espérance exhorte le doyen du TPI à ne pas confier l’enquête à un juge d’instruction faisant objet de scandale
Plus de trois jours après que le dossier a été déféré au décanat du tribunal de première instance de Port-au-Prince , le doyen du tribunal, Me Bernard Saint-Vil, peine toujours à trouver un juge à qui confier la charge de l’enquête. Cette situation est la résultante de la mauvaise gestion du pouvoir en place qui a paralysé le système judiciaire du pays, a déclaré Pierre Espérance, lors d’une entrevue accordée à Juno7. Cependant, loin de s’en réjouir, le défenseur des droits humains exhorte le doyen du TPI à ne pas confier l’enquête à un juge d’instruction corrompu, citant à titre d’exemple le juge Petit Papa.
« Nous constatons que plusieurs jours après le transfert du dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse au décanat du tribunal de première instance, aucun juge d’instruction n’est en charge du dossier. Cette difficulté est liée à la situation de la justice Haïtienne qui fonctionne en moyenne quatre (4) mois par année depuis 2018 », a déclaré le directeur exécutif du RNDDH.
« C’est une justice totalement paralysée. Les juges font constamment l’objet de menaces, pressions et d’intimidation. Cette situation les empêche de faire leur travail en toute confiance et en toute sérénité », a ajouté Pierre Espérance qui rappelle que
le régime n’a pas renouvelé le mandat de plusieurs juges pour n’avoir pas été les juges de l’équipe.
Aujourd’hui le système d’injustice tant consolidé par le pouvoir en place frappe à la porte de la famille du feu président Jovenel Moïse, a fait remarqué Pierre Espérance tout en soulignant que le pouvoir de Jovenel Moïse a contribué à la dégradation de la justice en Haïti.
« C’est intéressant de voir la famille Moïse réclamer justice pour Jovenel Moïse alors que son administration est elle même responsable de la dégradation de la justice en Haïti. La justice avait toujours eu ses problèmes mais on conviendra tous qu’elle a beaucoup régressé avec ce régime. Elle a été instrumentalisée, politisée. »
Par ailleurs, Pierre Espérance encourage le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Bernard Saint-Vil à confier l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel à un juge capable de la mener dans le respect de la loi afin que lumière soit faite sur le dossier.
« La justice doit être universelle. Nous avons tous besoins de justice, quand on est au pouvoir on doit contribuer au renforcement des institutions », a conclu Pierre Espérance en faisant référence aux massacres de la Saline, Bel air, à l’assassinat du Bâtonnier Monferrier Dorval, Grégory Saint Hilaire, Diego Charles, Antoinette Duclaire et tant d’autres personnes qui eux aussi méritent justice.
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