Assassinat de Monferrier Dorval à son domicile tard hier soir (vendredi 28 août 2020), l’État Haitien et le conseil national des barreaux de France réagissent. Une grande perte pour le pays.
Lors de sa dernière intervention dans les médias (radio Magik9, interview sur la nécessité de doter le pays d’une nouvelle constitution, vendredi 28 août), Monferrier Dorval, avocat, docteur en Droit constitutionnel, professeur et bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince depuis février 2020 eu a prononcé cette phrase: “J’aime mon pays.”
Un pays pour lequel il s’est donné corps et âme jusqu’à rendre l’âme. Un soir. À l’entrée de sa maison. En tentant vainement de verrouiller sa barrière. Après avoir formé des générations d’étudiants. Livré une opinion éclairée sur des questions épineuses liées à l’application de la règle de droit (constitutionnel) dans le pays. Peaufiné des théories en droit public pour servir une seule cause: voir Haïti mieux dirigée, transformée en un véritable Etat de Droit.
Du côté du Barreau de Port-au-Prince, surtout quand on considère que le départ atypique du bâtonnier dans ces circonstances macabres, c’est le silence total. A l’initiative du conseil de l’ordre, les avocats vont se réunir rapidement pour adopter une position commune, a confié à Juno7 l’ancien bâtonnier Me Stanley Gaston et Me Mario Delcy responsable de la commission sur la sécurité des avocats.
Au crépuscule, les réactions – suite à cet assassinat crapuleux à Pelerin 5 (commune Pétion-Ville)- tant à l’étranger qu’en Haïti sont venues saluer un homme d’exception, un avocat hors pair, un éminent juriste, un professeur aguerri et un bâtonnier visionnaire.
« L’assassinat de Me Dorval attriste toute la République. Un homme de grande culture. Une grande perte pour le pays. J’adresse aux membres de l’Ordre des avocats de P-au-P et à ses proches, mes plus sincères condoléances. Ce crime, comme tant d’autres, ne restera pas impuni », a écrit le président de la République Jovenel Moïse à 7h40 Am sur son compte Twitter.
Un peu plus tard, le chef du gouvernement, Joseph Jouthe, dans un communiqué de presse dit avoir appris avec « effroi et un très grand émoi la nouvelle de l’assassinat de l’éminent juriste, avocat, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port – au – Prince, et professeur d’universités, Me Monferrier Dorval, dans la soirée du vendredi dans la cour de sa résidence. « Ce crime crapuleux, qui s’ajoute à d’autres, dont ceux commis ces derniers jours contre des citoyens, nous révolte. Les pouvoirs publics seront mobilisés pour déterminer l’origine et les mobiles de ces actes révoltants, afin de poursuivre et traduire les coupables ainsi que les auteurs intellectuels par devant la justice », a promis le Premier ministre.
L’aura internationale de Me Monferrier Dorval
« Nous apprenons avec tristesse et stupéfaction le lâche assassinat de notre confrère et ami du @Avocats_Paris, le Bâtonnier de Port-au-Prince, Monferrier Dorval.
Nous espérons que la lumière sera faite et les responsables condamnés.
Nos pensées vont à sa famille et à ses proches. Il était un grand avocat, un éminent juriste et un homme courageux qui portait ses combats pour une société plus juste en dépit du danger « , a écrit Olivier Cousi, le bâtonnier de Paris, à 4h 50 Am sur son compte tweeter.
« Pensées pour notre confrère le bâtonnier Monferrier Dorval, pour sa famille et ses proches. Condoléances attristées à eux et à tous nos confrères du Barreau de Port-au-Prince », a écrit Féral-Schuhl, Présidente du Conseil National des Barreaux de France, à 5h 11 Am sur son compte tweeter.
« Le bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval, a été tué par balles, chez lui à Pèlerin 5, dans la soirée du vendredi 28 août 2020. Je pense à tous nos amis du barreau d’Haïti », a écrit sur son compte tweeter, Martin Pradel, avocat au barreau de Paris depuis 2005, à 6h 35 Am.
Âgé de 64 ans, Me Monferrier Dorval militait à sa façon pour faire avancer le débat sur la nécessité de doter le pays d’une nouvelle Constitution avant de penser à organiser les élections. Car la Constitution de 1987 même avec ses amendements est synonyme d’une prolongation de la crise qui gangrène le pays depuis plusieurs décennies.