A la première session ordinaire de l’année législative 2018 qui consacre le départ en vacances des députés, le président de l’Assemblée nationale, Joseph Lambert a touché du doit des sujets qui fâchent et qui défraient la chronique ces jours-ci. Fidèle à lui-même, Joseph Lambert, connu pour sa franchise habituelle, a tancé d’abord ses collègues sur la nécessité de redorer leur « honorabilité » en les exhortant pour y parvenir à prendre sur eux le temps d’accomplir sans faille leurs tâches.
Le sénateur du Sud-Est a ensuite étalé un à un les points sur lesquels les parlementaires doivent agir. « Il est temps de doter le pays de son conseil électoral permanent dans la perspective des élections d’octobre 2019 qui sont censées renouveler un tiers du Sénat de la République et l’intégralité de la Chambre des députés » a déclaré Joseph Lambert. Pour lui ce sera un grand défi parce que c’est pour la première fois en 15 ans que les Haïtiens eux-mêmes vont assurer le transport du matériel sensible vers le Centre de tabulation des votes.
La relève doit être assurée, a insisté le président du Sénat. Joseph Lambert en appelle à la « conscience et à la perspicacité » de ses pairs, réunis en Assemblée nationale, pour que, au-delà des frictions interpersonnelles ou intergroupes, la décision de concrétiser ce prescrit de la Constitution soit arrêtée afin de tourner enfin la page du conseil électoral provisoire dans l’organisation des joutes électorales en Haïti.
En homme d’Etat responsable, le sénateur Joseph Lambert se positionne pour une décision qui ne défavorise ni l’Etat ni la population dans le dossier de l’augmentation du prix des produits pétroliers : « Nous sommes des représentants du peuple, nous devons en toute circonstance assumer les préoccupations dans un geste de solidarité et une démarche d’empathie qui n’ignore pas, tout de même, les limitations et les contraintes auxquelles fait face l’État dans la gestion saine et sereine de la Chose publique. »
Il a enfin appelé les acteurs, syndicats de transports et l’Etat, au dialogue et à la concertation citoyenne. Joseph Lambert a néanmoins rappelé que l’Etat doit gérer en toute transparence et honnêteté les deniers publics afin qu’il ne laisse aucune suspicion sur l’utilisation des ressources financières durement collectées, comme il est advenu du dossier PetroCaribe qui a suscité tant de débats aussi bien au niveau national qu’international.
Le sénateur du Sud-Est s’en est par ailleurs pris au secteur économique qui tient dit-il Haïti en otage. « La classe des affaires traque des profits exorbitants et s’adonne impunément à la contrebande et la fraude fiscale », assène-t-il. « Ce comportement a des conséquences néfastes sur le peuple, dont le pouvoir d’achat s’amenuise au fil de l’incessante inflation, ainsi que sur l’État, qui se trouve dépossédé des revenus indispensables pour répondre à sa mission envers la société », a expliqué Joseph Lambert, sensible, au passage, à la mise en place du Conseil constitutionnel.