L’intégration de l’éducation sociale et financière dans les curricula des écoles haïtiennes au cœur d’un atelier de la BRH, du MENFP et du MEF.
Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), la Banque de la République d’Haïti (BRH), le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) et la firme Aflatoun internationale ont lancé ce lundi 30 mai 2022, l’atelier national d’orientation et d’intégration de l’éducation sociale et financière dans les curricula d’enseignement en Haïti. Cette activité a été réalisée dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord Tripartite signé, en juin 2020, entre Aflatoun International, le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), et la Banque de la République d’Haïti (BRH), sous l’impulsion du ministère de l’Économie et des Finances (MEF), qui assure la présidence du Comité de Coordination et de Suivi de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière.
L’objectif de cet atelier National d’Orientation et d’Intégration de l’Éducation Sociale et Financière dans les Curricula d’Enseignement en Haïti est de définir des orientations nouvelles, de l’intégration des contenus pédagogiques sur l’économie et la finance dans le curriculum scolaire en vue d’une éducation plus complète, des orientations nouvelles, de l’intégration des contenus pédagogiques sur l’économie et la finance, dans le curriculum scolaire afin de fournir aux écoliers haïtiens des outils leur permettant d’affronter les nombreux défis de l’époque, une éducation plus complète et de s’engager dans la prospérité du pays en tant que citoyens responsables.
Selon le gouverneur de la BRH, Jean Baden Dubois, sur le plan mondial, 67% d’adultes ne comprennent pas les principes de base en finance. En Haïti, selon les enquêtes Finscope 2018, environ 53% des adultes estiment avoir besoin de plus d’informations sur leurs finances personnelles. De plus, 51% des adultes déclarent avoir besoin d’éducation financière pour mieux épargner, contre 50% pour mieux investir. Le niveau d’exclusion financière est estimé à 46%, mais seulement 11% de la population détiendraient un compte en banque.
Ainsi, fait remarquer le gouverneur de la banque centrale, l’éducation financière du public devient un impératif. Considérant l’expertise des Banques centrales dans ce domaine, il est tout à fait normal qu’elles s’allient aux Ministères d’Éducation Formelle de leur pays respectif pour pallier ce problème.
« Dans une vision de banque centrale moderne et efficiente, le domaine 6 du Plan Stratégique Global (PSG) de la BRH est consacré à l’inclusion financière. Un objectif précis y est intégré : « L’apport de la BRH est constaté dans l’élargissement de l’accès aux produits et services financiers et dans leur utilisation adéquate. ». Le déploiement et l’appropriation du Plan National d’Éducation Financière (PNEF, Haïti 2020-2025), faut-il encore se rappeler, représentent un appoint d’une importance décisive pour la réalisation des objectifs visés », a-t-il fait savoir.
De son côté, le ministre de l’éducation nationale, Nesmy Manigat, qui a beaucoup insisté sur les notions d’intégration et d’inclusion sociale et financière des écoliers haïtiens, a émis le souhait que les enfants haïtiens soient exposés dès le préscolaire à des notions de bases pour connaitre les fondamentaux de l’économie et des lois de finances. Pour lui, les quatre millions d’élèves seront des citoyens qui vont devoir ventre, acheter, payer les taxes…
Il a insisté par ailleurs sur la nécessité de refaire le curriculum, la façon d’enseigner et d’agir sur la formation continue des enseignants pour lutter contre la déperdition scolaire et le taux d’échec élevé (seulement 3% d’élève qui arrivent à l’université) dans le pays. Le titulaire du MENFP a rappelé que l’école haïtienne ne fonctionne pas, alors il faut un changement en profondeur.
Le ministre de l’économie et des Finances, Michel Patrick Boisvert a rappelé que ce qui est visé à travers cette démarche c’est « la sensibilisation, la participation ainsi que l’inclusion de toutes les filles et tous les fils du pays aux activités économiques et financières du pays par une compréhension des voies et moyens disponibles et un accès équitable aux instruments et outils disponibles. Chacun sera donc habilité à fonctionner dans le pays, selon ses aptitudes, ses intérêts et ses besoins ».
« L’enseignement représente une fenêtre d’opportunités pour les concitoyens qui, dès leur plus jeune âge, pourront développer une culture financière, une curiosité en lien avec l’économie, les finances en générale et les finances publiques du pays en particulier et une certaine capacité de faire de bons choix tant individuel que collectif », a ajouté le titulaire du MEF.
Pour la représentante de la firme internationale spécialisée dans l’élaboration de curriculum d’éducation financière, « Aflatoun internationale », Lama Lazbeck, cet atelier est la première phase des activités d’intégration l’éducation sociale et financière dans les curricula de l’enseignement fondamental en Haïti et rentre dans le cadre de l’opérationnalisation de l’accord tripartite.
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