Le BINUH encourage la réforme constitutionnelle comme une opportunité pour relancer le pays
Le Bureau intégré des Nations Unis en Haïti (BINUH) a publié une tribune sur la situation socio-politique du pays en mettant accent sur les problèmes politiques créés par la constitution en vigueur. Dans ce contexte, aggravé par l’impact de la pandémie de la COVID-19, le BINUH dit noter une reprise avec une intensité renouvelée ces dernières semaines, de la polémique autour de la durée du mandat des élus notamment le président.
« Cette controverse trouve son origine, entre autres, dans les ambiguïtés d’une constitution qui, produit de son époque, peine à refléter la réalité et les besoins d’un pays qui a évolué au cours des trois dernières décennies. Elle reflète également l’absence d’un conseil constitutionnel, seul apte à arbitrer de tels débats ; une illustration parmi des nombreux dysfonctionnements institutionnels qui paralysent l’action de l’État et le fragilisent davantage, avec de lourdes conséquences sur tous les aspects de la gouvernance du pays », écrit le bureau politique de l’ONU en Haïti.
Dans cette tribune, les Nations unies plaide ouvertement pour une reforme constitutionnelle pour éviter des crises politiques liées à l’exercice du pouvoir et à aux interprétations différentes du dispositif constitutionnel. « Malgré ses effets néfastes sur l’ensemble de la vie nationale, la crise actuelle offre au pays une opportunité unique d’initier un cercle vertueux en rebâtissant des fondations solides et durables et en s’attaquant à l’un des nœuds gordiens qui entravent la marche en avant du pays. Une réforme constitutionnelle profonde permettrait de remédier aux défaillances du système de gouvernance actuel et de créer des conditions plus propices à la stabilité institutionnelle, à la bonne gouvernance, et au respect de l’état de droit; trois caractéristiques plus que jamais indispensables à l’essor du pays », a indiqué le BINUH.
Toujours pour le BINUH, une réforme de la charte constitutionnelle fait l’objet d’un large consensus au sein de la société haïtienne. Alors, il appartient donc aux différents acteurs de surmonter leurs différends afin de parvenir à un terrain d’entente permettant de la réaliser. « Haïti a besoin que toutes ses forces vives soient fédérées pour le bien du pays et de sa population, et que les prochaines élections soient caractérisées par une participation active et responsable de tous. Nous nous tenons prêts à appuyer les institutions nationales et les différents acteurs dans l’organisation d’élections crédibles, transparentes et inclusives, contribuant à un retour à la normalité institutionnelle dans un climat apaisé », ont inusité les Nations-Unis.
Loin de prendre position, le BINUH dit n’avoir aucune vocation à se substituer aux institutions nationales dans l’interprétation de la Constitution. Toutefois il précise que « dans un régime démocratique, les élections représentent la seule voie d’alternance au pouvoir et que les mandats qui en découlent doivent être respectés par tous les acteurs de la société. » Il poursuit en soulignant que l’organisation périodique d’élections libres, crédibles et transparentes, conformément aux échéances fixées par une constitution, garantissent le pluralisme politique et les libertés fondamentales consacrées dans les instruments internationaux ratifiés par Haïti. Leur tenue constitue un pilier essentiel de la démocratie et est indispensable à la désignation de dirigeants légitimes et représentatifs.
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