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Le BINUH tire la sonnette d’alarme sur le fléau des gangs et la violence au quotidien en Haïti
Le Bureau intégré des nations unies en Haïti (BINUH), dans une tribune publiée le jeudi 8 décembre, a tiré la sonnette d’alarme sur le fait que les haïtiens vivant un enfer sous le joug des gangs armés. Sur fond de contrôle des territoires, de populations et de ressources, cette violence avance le BINUH, « souvent instrumentalisée par des acteurs privés à des fins notamment économiques et politiques, s’est propagée à travers la métropole à un rythme très inquiétant ces derniers mois, contribuant ainsi à un climat de peur généralisée. »
‘’Viols, meurtres, vols, attaques armées, enlèvements continuent d’être commis quotidiennement, sur des populations souvent livrées à elles-mêmes, dans les quartiers défavorisés et marginalisés de Port-au-Prince et au-delà. Faute de pouvoir accéder à ces zones sous le contrôle des gangs, nous sommes loin de connaître et de mesurer l’ampleur de ces exactions et de ce que vivent réellement les haïtiens au quotidien’’, a indiqué le BINUH.
Toujours selon le bureau des Nations-Unies « quasiment aucun quartier et aucune catégorie sociale n’est épargné et de très nombreux secteurs de la vie économique sont affectés ». Cette situation, estime-t-il, a également un impact sur le mouvement des personnes et des biens, par exemple en relation avec l’accès à la péninsule sud.
« Du fait de l’activité des gangs, le nombre de personnes tuées et blessées a aussi considérablement augmenté, dépassant de loin les tendances de 2019 et 2020. Personne n’est épargné, des jeunes enfants tués dans la cour de leur habitation à la suite d’échanges de tirs entre bandes rivales aux passagers de bus tués lors de la traversée des quartiers situés au sud de la capitale. Le 1er décembre, l’attaque délibérée et sanglante d’un bus traversant le quartier de Martissant a fait au moins cinq morts et une douzaine de blessés parmi les passagers », a relaté le BINUH.
Dans cette tribune publiée à la veille de la commémoration du 73eme anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme, le 10 décembre, le bureau politique de l’ONU en Haïti a dénoncé l’environnement coercitif des quartiers sous contrôle des bandes criminelles, où la liberté de consentement a disparu au profit d’un régime de terreur, l’esclavage sexuel et le viol sont devenus une arme de contrôle sur les habitants.
Par ailleurs, le BINUH a fait savoir que malgré les efforts entrepris par les autorités pour lutter contre les violences, depuis le début de
l’année, plus de 20,000 personnes ont fui leurs quartiers pour se réfugier dans des camps de fortune, des bâtiments administratifs, des stades, ou encore chez des proches.
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