Célébration du 250e anniversaire de Catherine Flon à l’UNESCO par la Délégation Permanente d’Haïti.
Pour marquer la naissance d’une héroïne de l’épopée de l’indépendance nationale, survenue en l’an 1772, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, le 8 mars dernier, une exposition en l’honneur de Catherine Flon à été inaugurée à Paris. Dans ses propos de circonstance, elle a exprimé sa gratitude immense aux membres du Conseil Exécutif ainsi qu’aux 193 membres de la 41e Conférence générale d’avoir approuvé à l’unanimité cette première célébration d’un personnage haïtien en association avec L’UNESCO.
Ce moment est la manifestation de valeurs intrinsèques qui animent notre Organisation, dit-elle, avant de commencer à encenser la dame Catherine Flon. Il y a 250 ans naissait une petite fille dans la colonie de Saint Domingue, aujourd’hui République d’Haïti. Ce que nous savons aujourd’hui et qui nous réunit ce soir, c’est qu’en 1772, Catherine Flon naissait pour changer le Monde, pour tisser sa part dans l’Histoire de l’Humanité en contribuant à la Révolution Haïtienne, mouvement fondateur de l’émancipation et de l’autodétermination des peuples Noirs et des damnés de la Terre, a-t-elle renchéri.
Pour continuer à camper l’image de cette héroïne, Mme Dupuy précise que Catherine Flon allait se révéler stratège, combattante loyale, responsable de la réflexion relative à la confection du premier bicolore, étendard de l’armée révolutionnaire de la Liberté. « Elle allait se révéler mère fondatrice de la Nation », a-t-elle ajouté, avant de souligner qu’enfant d’esclaves, tout présageait qu’elle passerait sa vie, vouée à être courte, dans la servitude, qu’elle passerait sa vie sans doute privée de loisirs, d’éducation et forcément privée de Liberté et de Dignité.
“Pourtant, l’Histoire a longtemps simplifié sa contribution en la définissant uniquement par un geste de couture, par ce moment où elle unit deux étoffes de tissu, le 18 mai 1803, à l’Arcahaie. Ce soir, à la Maison de l’Unesco, nous célébrons le colosse derrière la couturière. Nous célébrons la Femme multidimensionnelle, son dépassement, sa vision, sa force et son adhésion pionnière, entière et sans équivoque à la cause de la Liberté et de la Dignité pour tous”, a déclaré l’ambassadeur.
Catherine Flon est la piqûre de rappel qu’aucune lutte ne se gagne sans la contribution vitale des Femmes.
Aujourd’hui, alors que des millions de mes compatriotes font face à une précarité alimentaire grave, au fléau de l’insécurité, à l’inflation, au manque de services, et que l’accès à l’éducation requiert un acte de bravoure des parents, enseignants et élèves, les femmes de mon pays, comme des vôtres, se retrouvent en première ligne de ces vulnérabilités. Elles sont en même temps, comme chez vous, gardiennes des solutions nécessaires à toute sortie de crise pérenne.
A propos de l’Haiti d’aujourd’hui, la représentante d’Haïti à l’UNESCO a mis en avant des filles qui devraient pouvoir s’asseoir sur les bancs d’école et non se réfugier en dessous pour éviter les balles, des mères qui devraient pouvoir accoucher dans un hôpital salubre, des marchandes qui devraient pouvoir vendre sans avoir faim, des policières qui devraient pouvoir servir et protéger, en étant elles-mêmes saines et sauves, et des mamies qui devraient pouvoir vieillir dans la Dignité.
Des filles et des femmes nous disent, ajoute-t-elle, que les héritières de Catherine Flon sont fortes, au-delà de toute mesure, mais qu’elles ont mal. Elles devraient pouvoir vivre libres, épanouies et aussi changer le monde.