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A l’ONU, Claude Joseph demande aux proches de Jovenel Moïse de faciliter la tâche au gouvernement et plaide pour un apaisement du climat sociopolitique par l’accord du 11 septembre.
Lors d’une séance d’information du conseil de sécurité de l’ONU sur la situation d’Haïti le lundi 4 octobre, le chancelier haïtien Dr Claude Joseph a fait une plaidoirie en faveur de l’accord du 11 septembre pour une gouvernance apaisée et efficace après avoir égrené le lot de malheurs qu’a connu le pays tant des catastrophes naturelles que des crises sociopolitiques. Il a demandé aux proches de Jovenel Moïse de faciliter la tâche au gouvernement en faisant preuve d’abnégation.
« Il est impératif qu’on cherche, de manière volontariste, à réaliser l’unité de la famille haïtienne. […] C’est sans nul doute conscient de cet impératif de l’unité nationale que, depuis son installation dans ses fonctions de Premier ministre, le Docteur Ariel Henry s’investit dans la recherche d’un consensus le plus large possible en vue de contribuer à la normalisation de la vie politique et au fonctionnement régulier des institutions démocratiques.
C’est ainsi que, au terme, de larges consultations avec les acteurs de la classe politique et de la société civile, il a conclu un accord politique en vue de mettre un terme à cette division fratricide qui alimente l’instabilité et la violence. Ses efforts ont commencé à donner des résultats avec la signature, le 11 septembre dernier, de « l’Accord politique pour une gouvernance apaisée et efficace de la période intérimaire » engageant plus de 200 organisations politiques , de la société civile et de la diaspora « , a déclaré Claude Joseph.
Le ministre des affaires étrangères a aussi fait savoir que le pays doit capitaliser sur cet accord de façon à en faire la base d’un consensus le plus large possible afin de créer les conditions objectives de l’apaisement du climat sociopolitique et, par voie de conséquence, de l’organisation d’élections crédibles, transparentes et inclusives dans les meilleurs délais. « Pour cela, il est essentiel de faire triompher l’esprit d’abnégation et de dépassement de soi pour mettre les intérêts supérieurs de la nation au premier rang de nos préoccupations et motivations », a-t-il indiqué.
« C’est dans cet esprit d’abnégation que j’appelle tous ceux qui, comme moi, ont été proches du très regretté Président Jovenel Moïse, à faciliter la tâche au Gouvernement dont je fais partie, avec l’appui de nos partenaires internationaux, des acteurs de la société civile, voire même des secteurs qui étaient farouchement opposés au Président Moïse, dans le cadre d’un large accord inter-haïtiens comme la seule planche de salut de la patrie commune.
La recherche de solutions aux graves handicaps qui ont compromis pendant si longtemps la stabilité politique, sociale et économique d’Haïti nécessite l’engagement et l’implication de toutes les forces vives de la nation. Le Gouvernement de la République s’y attèle résolument. Nous avons également grand besoin d’un appui soutenu et l’engagement dans la durée de la Communauté internationale sur tous les plans. » a déclaré l’ancien premier ministre par intérim.
Par ailleurs, Claude Joseph avance que d’innombrables efforts ont été entrepris sur le terrain afin de faire avancer l’enquête sur l’assassinat du Président Jovenel Moise, il faut le reconnaitre. Mais, les faiblesses du système judiciaire haïtien, combinées au caractère manifestement transnational de ce crime, ne sont pas pour garantir la poursuite et l’aboutissement de l’enquête, encore moins de la manifestation de la justice sur ce dossier. Fort de cela, une entraide judiciaire est nécessaire pour faire aboutir l’enquête, identifier et punir les coupables. Cette requête a été réitérée par Haïti au cours du débat général de la 76e Assemblée Générale.
Nous souhaitons qu’elle soit dument prise en considération afin d’envoyer un message clair que de tels actes ne sont aucunement tolérés dans notre système international.