La congresswoman Sheila Cherfilus McCormick appuie l’envoi d’une force spécialisée en Haïti pour lutter contre les gangs armés.
La représentante de la Floride au congrès Sheila Cherfilus McCormick a fait volte-face quant à son positionnement sur le déploiement d’une force étrangère en Haïti pour y rétablir la sécurité. Elle affirme avoir été convaincue de la nécessité d’une telle option à la suite des multiples consultations auprès d’autres personnalités sur la situation d’Haïti.
Alors qu’elle s’était formellement opposée à l’envoi d’une force armée spécialisée en Haïti, la congresswoman d’origine haïtienne Sheila Cherfilus McCormick annonce avoir reconsidéré sa position sur la question lors d’une entrevue accordée à plusieurs médias en Haïti dont Juno7 le dimanche 11 décembre 2022.
« J’ai eu des échanges avec l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations-Unies Linda Thomas qui a éclairé un peu plus ma lanterne sur la situation d’Haïti. Mais aussi, après plusieurs consultations sur Haïti, j’ai maintenant une idée plus objective de la conjoncture en Haïti. De plus, il y a un consensus bipartite au sein de la Chambre des représentants sur le fait que la crise humanitaire et sécuritaire en Haïti est gravissime », a-t-elle déclaré.
La députée s’est montrée particulièrement touchée par la situation des enfants en Haïti qui, a-t-elle affirmé, représentent environ 60% des membres de gangs. Elle dit soutenir la mise en place d’un programme social de réinsertion pour ces enfants. Déplorant les conséquences de cette crise sécuritaire, Mme McCormick a également souligné que deux millions d’enfants ne se rendent plus à l’école. Autre conséquence du contrôle du territoire par les gangs armés est que les gens et les marchandises n’arrivent plus à circuler librement.
La députée a expliqué que la « force d’intervention rapide » en question viendra renforcer la capacité opérationnelle de la Police Nationale d’Haïti (PNH) afin de libérer le territoire des gangs armés. « Immédiatement après, une aide humanitaire sera accordée pour s’attaquer aux problèmes humanitaires », a-t-elle annoncé.
La congresswoman a également mis l’accent sur le fait que la résolution de la crise politique passe également par le rétablissement de la sécurité en Haïti. « Si le problème des gangs armés n’est pas résolu, la crise politique ne le sera pas non plus », a-t-elle fait remarquer.
Si la parlementaire n’a pas voulu avancer de date pour le déploiement de cette force spécialisée, évoquant les discussions sur le choix du pays qui en assurera le leadership, elle a fait savoir que la communauté internationale travaille d’arrache-pied afin que cette force d’intervention puisse entrer en Haïti le plus rapidement possible.
Particulièrement attentive à la situation d’Haïti, Sheila Cherfilus-McCormick ainsi que 11 autres membres du congrès avaient demandé début octobre au président Biden d’imposer des sanctions aux auteurs connus des actes de violences et aux entités des secteurs privé et public responsables du financement de l’insécurité en Haïti, allant jusqu’à annuler leur visa et geler leurs avoirs.
La députée et ses collègues parlementaires avaient également demandé à l’administration Biden de prolonger et de redésigner le statut de protection temporaire (TPS), d’inviter les ressortissants haïtiens à demander la permission de réunir leurs familles (HFRP) et de mettre fin aux rapatriements dans le pays.