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Une décision historique suspend le président en attente du verdict de la Cour constitutionnelle.
Le Parlement sud-coréen a voté ce samedi 14 décembre 2024 une motion de destitution contre le président Yoon Suk-yeol, après sa tentative controversée d’imposer la loi martiale le 3 décembre. Avec 204 voix pour, 85 contre, trois abstentions et huit bulletins nuls, la motion marque un tournant décisif dans une crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs semaines. Yoon est désormais suspendu de ses fonctions, laissant au Premier ministre Han Duck-soo la gestion des affaires courantes en attendant la décision de la Cour constitutionnelle.
Près de 200 000 manifestants, rassemblés devant l’Assemblée nationale, ont célébré l’annonce du vote dans une ambiance électrique, mêlant musique K-pop et éclats de joie. Selon les sondages, 80 % des Sud-Coréens réclamaient cette destitution après ce qu’ils perçoivent comme une tentative de coup d’État ratée.
La destitution doit encore être validée par la Cour constitutionnelle, qui dispose de 180 jours pour rendre son verdict. Cependant, un obstacle juridique persiste : trois des neuf sièges de la Cour sont actuellement vacants, rendant nécessaire la nomination de nouveaux juges avant toute décision.
Si la destitution est confirmée, une élection présidentielle devra être organisée dans les 60 jours. Dans le cas contraire, Yoon Suk-yeol pourrait reprendre ses fonctions, un scénario déjà observé en 2004 avec le président Roh Moo-hyun.
Cette destitution intervient dans un contexte où Yoon Suk-yeol, âgé de 63 ans est impopulaire. La tentative d’instauration de la loi martiale, menée dans la nuit du 3 au 4 décembre, avait provoqué un tollé national et international. En mobilisant l’armée pour empêcher les députés de siéger, le président avait choqué l’opinion publique et intensifié les appels à sa démission.
Si la Cour confirme la décision du Parlement, Yoon deviendra le deuxième président sud-coréen à être destitué, après Park Geun-hye en 2017.
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