Lors de l’atelier de réflexions et de consultations autour de la politique d’éducation alternative en Haïti, organisé au Royal Decameron, à Montrouis, du 29 au 31 août écoulé, à l’initiative du ministère de l’Education nationale, il a été présenté au cours des sessions, quelques-unes des institutions publiques et non publiques œuvrant dans le domaine de l’éducation alternative ou non formelle.
Le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle
Tout d’abord, il faut compter le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) qui intervient dans ce secteur à travers les Centres du soir (ou Ecoles du soir) et les Centres d’éducation familiale.
Les Centres du Soir (CS) accueillent des enfants, indépendamment de leur sexe, qui se trouvent en dehors du système éducatif formel. Ils sont le plus souvent des élèves surâgés, des enfants qui ont décroché du système éducatif formel, des enfants vivant en domesticité, des enfants qui travaillent pour subvenir à leurs besoins. L’on compte également des adultes ayant abandonné l’école. Par contre, les Centres d’Education Familiale (CEF) accueillent surtout des jeunes filles et/ou des femmes adultes avec des niveaux académiques très diversifiés y compris des analphabètes. Les 62 CS tout comme les 144 CEF sont hébergés dans les locaux des écoles nationales et fonctionnent dans des conditions encore très difficiles.
Le ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural
Le ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR) intervient dans le domaine de l’éducation non formelle à travers le « Champ école paysan » (CEP) dont chacun regroupe, au moins, 25 participants. Le CEP met en valeur les savoir-faire locaux et se veut un cadre impliquant le paysan dans le diagnostic des problèmes auxquels il fait face et dans la valorisation des pratiques de solution. Le Fonds des Nations Unies l’Agriculture(FAO), depuis 25 ans, promeut les CEP à l’échelle internationale et depuis 8 ans en Haïti.
En 2016, un décompte avait état de l’existence de 216 CEP ayant créé le cadre favorable à la formation de 373 facilitateurs paysans et 4394 de producteurs agricoles.
Le ministère de Santé publique et de la Population
Le ministère de Santé publique et de la Population (MSPP) a toujours fait de l’éducation non formelle. Généralement, cette formation porte sur la santé maternelle et infantile, la vaccination, la planification familiale, les pathologies infectieuses et les maladies non transmissibles. A cette fin, le MSPP utilise le plus souvent les réunions communautaires, les séances éducatives dans les salles d’attentes des hôpitaux et centres de santé, des supports variés de communication.
L’Institut national de Formation professionnelle
L’Institut national de Formation professionnelle(INFP), en matière d’éducation non formelle, prépare des matériels pédagogiques, forme des moniteurs, accompagne et supervise le travail des moniteurs, décerne des certificats d’aptitude socio-professionnelle aux jeunes apprenants. L’INFP effectue ce travail en partenariat avec des institutions nationales et des instances de la coopération binationale ou multilatérale. A cet effet, l’Institut a élaboré plus d’une vingtaine de programmes de formation (Bar/Restauration, Agroforesterie, Boiserie, Pêche, Maçonnerie, Entretien Auto, Carrelage, Electricité, Plomberie, etc.)
Le ministère des Affaires sociales et du Travail
Les activités de formation non formelle du ministère des Affaires sociales et du Travail (MAST) vise tout d’abord la réinsertion sociale des gens désœuvrés et à besoins spéciaux. Aussi, il forme ses cadres, des travailleurs sur leurs droits et leurs devoirs. Lors de la conduite de telles opérations, le MAST mobilise, au besoin, l’Institut du Bien-Être social et de Recherches (IBERS), l’Office national de la Migration (ONM), le Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes handicapées, la Direction de la Main-d’Œuvre, la Direction du travail…
Les Salésiens de Don Bosco
Depuis trente ans, les Salésiens de Don Bosco expérimentent la formation non formelle à travers Lakou (un foyer ouvert accueillant des mineurs de rue) et Lakay (un foyer fermé recevant les enfants en provenance de Lakou). Ils sont scolarisés, initiés à la réinsertion sociale, familiale et à la formation professionnelle (Ebénisterie, Electricité, coupe-couture, Réfrigération, Cosmétologie, Soudure…). Présentement, l’atelier de Lakou reçoit 70 filles et 126 garçons ; l’atelier de Lakay accueille 14 filles et 207 garçons.
Les autres
Le ministère des Travaux publics, Transport et Communication (MTPTC), le ministère à la Condition féminine et aux Droits des Femmes (MCDF), le ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique (MJSAC), le ministère de la Planification et de la Coopération externe (MPCE), le Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation(SEA), la Fondation haïtienne de l’Enseignement privé (FONHEP), l’Initiative pour le Développement des Jeunes (IDEJEN), entre autres, donnent un accompagnement éducatif (classique, professionnel) à des centaines de milliers de jeunes éprouvant des difficultés à suivre le parcours traditionnel de la formation scolaire, technique et professionnelle.
Idson Saint-Fleur