Maxime Waters, un membre du congrès américain, demande à l’ambassadeur américain Michele Sison de ne pas laisser Haïti sombrer dans le chaos et la violence.
La députée Maxine Waters, présidente de la commission des services financiers de la Chambre des représentants et amie de longue date d’Haïti, a adressé une lettre à l’ambassadeur des États-Unis en Haïti, Michele J. Sison pour lui demander d’agir dans le but d’empêcher le pays de sombrer dans une spirale descendante de chaos et de violence. Elle se dit « particulièrement troublée par les informations selon lesquelles un escadron de la mort dirigé par Jimmy Cherizier, communément appelé « Barbecue », accompagné de trois véhicules blindés de la police nationale haïtienne, a envahi mardi Cité Soleil, brûlant des maisons et tuant des gens.
« Cette violente attaque ferait suite aux violentes attaques perpétrées dans les quartiers pauvres de Port-au-Prince, à Tokyo, Delmas et Pont-Rouge, pendant deux jours au cours desquelles des policiers alliés de Cherizier se sont tenus prêts à intervenir alors que des maisons étaient incendiées et des personnes tuées. Ces rapports, s’ils se confirment, représentent une escalade scandaleuse et effroyable de la violence à motivation politique contre le peuple haïtien », écrit Maxime Waters.
Dans sa lettre, la congresswoman precise que si les rapports sont vérifiés, ils représentent les incidents les plus récents d’une série d’attaques violentes contre les résidents des quartiers pauvres d’Haïti qui a commencé il y a environ deux ans. « En avril 2019, j’ai conduit une délégation en Haïti, au cours de cette visite je vous ai rencontré et j’ai également rencontré les habitants de La Saline et des environs, qui ont décrit les actes de violence inadmissibles qui se sont produits au mois de novembre précédent.
Les survivants ont exprimé leur inquiétude sur le fait que des gangs liés au gouvernement, travaillant avec des officiers de police, ont mené ces attaques pour punir les gens du quartier qui ont participé aux manifestations anti-gouvernementales », a-t-elle détaillé.
Maxime Waters avance que malgré des rapports pertinents de l’ONU, de la police nationale et du réseau national de défense de droits humains (RNDDHl, pourtant, les auteurs présumés n’ont jamais été traduits en justice. » Je suis néanmoins choquée et consternée par l’escalade de la violence qui a été signalée la semaine dernière. Je vous demande instamment de vérifier si ces atrocités signalées ont bien eu lieu, et si oui, de les condamner dans les termes les plus fermes possibles, et d’exiger que le gouvernement d’Haïti mène une enquête approfondie sur ces incidents et poursuive les responsables.
En outre, je vous demande instamment de vérifier si des forces de police haïtienne impliquées dans ces violations des droits de l’homme reçoivent des fonds américains du gouvernement américain », a fait savoir la députée.
Par ailleurs elle affirme à Michele Sison, en tant qu’ambassadeur des États-Unis, il est de sa responsabilité de développer de bonnes relations entre les États-Unis et les pays dans lesquels elle est accréditée. Car, les États-Unis ne peuvent pas avoir de bonnes relations avec des pays qui ne respectent pas l’État de droit et les droits de l’homme internationalement reconnus.
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