Société

Des déplacés internes abandonnés à leur sort dans les camps appellent à l’aide des autorités

CP: Fildor/Juno7

Victimes de violences des gangs, des milliers de familles vivent dans des conditions infrahumaines en attendant une intervention de l’Etat

Des centaines de familles fuyant les violences des gangs en Haïti vivent dans des conditions infrahumaines et appellent désespérément à l’aide des autorités étatiques.

Depuis plusieurs mois, la montée en puissance des gangs armés a entraîné une vague de déplacements massifs dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment Carrefour-Feuilles, Tabarre, Vivy Mitchel, Solino, Nazon, Delmas 30, et Christ-Roi. Ces citoyens, contraints d’abandonner leurs maisons, s’entassent dans des abris précaires tels que ceux de l’Office de Protection du Citoyen (OPC) ou encore le camp Acra à Delmas 30. Dans ces lieux improvisés, la survie quotidienne est marquée par des défis insurmontables, tandis que l’absence d’une réponse gouvernementale aggrave leur désespoir.

Des conditions de vie indignes

Ces déplacés internes vivent dans des abris de fortune, construits à l’aide de morceaux de bois, de tôles usées, ou même de bâches déchirées. Nombre d’entre eux dorment à la belle étoile, exposés aux intempéries, aux maladies et aux dangers de la rue.

Un père de famille confie avec amertume que:
« C’est difficile pour ma famille et moi. Regardez les conditions dans lesquelles nous vivons, après que nous avons dû abandonner notre maison. Les gangs nous ont chassés, et nous sommes contraints de nous installer ici, dans ce taudis

L’absence d’infrastructures sanitaires de base empire une situation déjà critique. La prolifération des déchets et l’absence de toilettes fonctionnelles exposent les familles, en particulier les enfants, à des maladies graves, comme les infections gastro-intestinales et les maladies de peau.

Une population traumatisée et désespérée

Ces déplacés sont non seulement démunis sur le plan matériel, mais également psychologiquement fragilisés. Ayant été témoins ou victimes de violences extrêmes dans leurs quartiers d’origine, ils restent hantés par les souvenirs de maisons incendiées, de pillages, de viols, et de pertes en vies humaines.

« Nous sommes au bord de la folie. Les coups de feu résonnent constamment, et nous voyons nos voisins tomber les uns après les autres. Je lance un appel aux autorités pour sécuriser les routes du Sud et du Nord afin que nous puissions quitter la capitale en toute sécurité », déclare un autre déplacé, père de deux enfants.

Ces familles appellent à des solutions concrètes, comme un retour sécurisé dans leurs quartiers ou un relogement dans des zones moins affectées par la violence.

Une crise humanitaire ignorée

L’absence de réponse des autorités accentue cette crise humanitaire. Les déplacés s’interrogent sur le rôle de l’État dans leur protection, alors que les gangs continuent de semer la terreur dans d’autres quartiers.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 20 000 personnes ont été déplacées en seulement quatre jours, dont plus de 17 000 regroupées dans 15 sites. Ce nouveau pic de violence est le plus grand déplacement enregistré depuis août 2023.

CP: Fildor/Juno7

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