Des jeunes filles abusées sexuellement par des agents de l’immigration pour l’obtention d’un passeport, selon la structure dénommée « N ap Mache Pou Lavi ».
Dans une note publiée ce 8 mars, la structure dénommée « N ap Mache Pou Lavi » -Marchons pour la vie- dénonce la corruption qui caractérise les services de livraison de passeport en Haïti et les actes de violence subies par les citoyens depuis la mise sur pied du programme migratoire de l’administration Biden. Selon l’organisation, des jeunes filles sont abusées sexuellement pour obtenir un passeport alors que certains doivent débourser entre 50000 à 100 000 gourdes pour ce même document.
« N ap Mache Pou Lavi (Marchons pour la vie) constate avec beaucoup de déception l’existence d’un vaste réseau formé par des agents de l’immigration, de policiers et d’autres types d’individus qui dépouillent les citoyens voulant obtenir leur passeport depuis l’annonce du programme de libération conditionnelle mis en place par le gouvernement américain », déplore cette structure.
Ce réseau, selon « N ap Mache Pou Lavi », soutire de l’argent aux citoyens à chaque étape du processus jusqu’à la livraison du précieux sésame. « N ap Mache Pou Lavi » dit détenir des informations fiables et des preuves sur les stratégies utilisées par ces individus pour dépouiller les demandeurs de passeport.
« Les agents d’immigration et certains policiers créent une situation où les citoyens ne peuvent même pas atteindre le bureau d’immigration même s’ils remplissent toutes les conditions nécessaires. Les citoyens doivent donc demander de l’aide et payer plusieurs étapes menant à la livraison du passeport », avance « N ap Mache Pou Lavi » qui soutient que les principales étapes, au nombre de quatre, peuvent coûter entre 50 000 à 100 000 gourdes.
Pire encore, dénonce « N ap Mache Pou », quand ils ne sont pas bastonnés par des agents de la police, ces compatriotes se font bombardés par des jets de gaz lacrymogènes. « Femmes enceintes et nourrissons ne sont pas épargnés », déplore cette structure formée du Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme, de l’Union des Normaliens et Éducateurs d’Haïti (UNOEH), Nou Vle Viv, Inisyativ Òganizasyon Baz ak Militan Yo (INIBAZ), entre autres.
N ap Mache Pou Lavi dénonce également « certains agents de l’immigration qui utilisent leur position pour abuser sexuellement des jeunes femmes afin de leur faciliter la tâche pour obtenir un passeport ».
Face à ces dérives, le regroupement appelle le Ministère de l’Intérieur, le Parquet de Port-au-Prince, l’Unité de Lutte contre la corruption (ULCC) à prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de mettre un terme à ces mauvaises pratiques pour que les citoyens puissent obtenir leur passeport convenablement.