Mardi 22 octobre 2019, des milliers de chrétiens catholiques, à l’invitation de la Conférence haïtienne des Religieux (ses) ont marché dans les rues de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, en vue de « prier et d’implorer les grâces divines » sur le pays et le peuple haïtien.
Alors que les évêques avaient décidé de ne pas organiser la marche pour des raisons de sécurité, les fidèles catholiques ont insisté pour que cette marche ait lieu. Sous l’insistance d’une foule compacte, les responsables de l’église catholique sont obligés de se soumettre à leur exigence, à savoir organiser cette marche comme il a été annoncé la veille.
Arguant que « la voix du peuple est la voix de Dieu », des prêtres catholiques qui se disent solidaires du peuple haïtien ont pris la tête du cortège avec une banderole sur laquelle on peut lire « Il faut que quelque chose change ici (Fòk bagay yo chanje nan peyi a) ». Ils ont emprunté l’avenue John Brown tout en réitérant leur dernier message dans lequel ils appellent Jovenel Moïse à tirer les conséquences de son incompétence.
Dans cette foule composée pour la plupart de jeunes, des slogans hostiles ont été lancés à l’endroit de Jovenel Moïse : « Fòk Jovenel Moïse kite pouvwa a », « depi Jovenel ale demen gen lekòl », « Fòk pè Joseph Simoly jwenn jistis ».
Les chrétiens catholiques qui se sont réunis devant l’église de Christ Roi, ont marché jusqu’à la Cathédrale de Port-au-Prince munis de leurs bibles, chapelets, crucifix.
La présence de quelques personnalités politiques et membres d’organisations de défense des Droits Humains dont le sénateur Nènel Cassy, la présidente de la Fusion, Edmonde Supplice Beauzile et Antonal Mortimé du Collectif Défenseur Plus a été remarquée dans ce cortège blanc.
« Jovenel Moïse ne dirige rien. Dans toutes les démocraties, lorsque vous ne pouvez pas gouverner, établir l’ordre public et négocier le pouvoir, vous n’avez pas le choix que de tirer la révérence », a estimé Antonal Mortimé, co-directeur du Collectif Défenseur Plus.
Dans une note rendue public le 18 octobre, la Conférence haïtienne des Religieux (ses) appellent le président Jovenel Moïse à prendre une décision « sage » pour le pays. Si rien n’est fait dès maintenant, les évêques haïtiens prophétisent des jours plus sombres pour le pays. Selon les prélats, si le pays est à feu et à sang, c’est à cause de l’irresponsabilité de nos dirigeants.