Plusieurs organismes de défense de droits humains dont le CARDH, le RNDDH, le SKL, la CE-JILAP, le CONHANE, dans une lettre ouverte au Président du Sénat et de l’Assemblée nationale, Carl Murat Cantave fixent leur position sur la montée de l’insécurité dans le pays.
« Les organisations de défense des droits humains et de la société civile, signataires de la lettre, sont profondément consternées par le processus de « gangstérisation » des différentes villes du pays, mis en place par des autorités politiques à des fins purement criminelles et électoralistes » peut-on lire dans cette lettre datée du 29 avril 2019.
Ce sont ces méfaits qui, d’après ces organisations, sont à l’origine de la mort de nombreux citoyens quotidiennement dans les quartiers populaires. Une situation qui, selon elles, « témoigne de la banalisation du droit à la vie et à la sécurité par les autorités devant les respecter ».
À titre indicatif, elles font référence au massacre perpétré à La Saline, du 1er au 14 novembre 2018 dans lequel pas moins de 71 personnes ont été tuées et d’autres, portées disparues. Elles citent également les massacres qui ont lieu à Delmas 2, particulièrement à Tokyo, du 20 au 22 avril 2019 et aussi à Carrefour-Feuilles le 24 avril dernier.
Ainsi profitent-elles pour dénoncer l’inaction des autorités de l’Etat qui, au lieu de se remuer, essaient de responsabiliser les citoyens. « Les autorités préposées à assurer la sécurité des citoyens restent indifférentes. Aucune solution concrète et convaincante n’a été proposée, sinon une conférence tenue le jeudi 25 avril 2019 […. ] pour, surtout, responsabiliser chaque citoyen, comme si leur rôle fondamental était de déplorer [….] » affirment-elles.
Par ailleurs, les signataires de ladite correspondance se disent consternées et révoltées par le fait que Garcia Delva, un sénateur de la République, entretient des rapports « réguliers avec l’un des groupes armés les plus criminels, dirigés par Arnel Joseph ». « Ces mêmes bandits qui terrorisent la population, violent des femmes et tuent des citoyens » s’insurgent-elles.
Soutenant que « chaque institution doit jouer le rôle qui lui est dévolu par la Constitution et la loi », ces organisations demandent au président du Sénat d’engager le processus devant conduire à la levée de l’immunité du parlementaire en question. « Les organisations de défense des droits humains et de la société civile, signataires de la lettre, vous demandent d’engager la procédure parlementaire afin de lever l’immunité du sénateur Gracia Delva en vue de faciliter le travail de la justice ».