Le parquet de Port-au-Prince continue sa lutte contre la détention préventive prolongée considérée comme un véritable cancer pour le système carcéral haïtien depuis des lustres.
En effet, selon le dernier bilan présenté ce jeudi par le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Paul Eronce Villard, le nombre de détenus en situation d’incarcération irrégulière dans les prisons de cette juridiction est passé de 4918 à 3218 pour la période allant de décembre 2018 à août 2019.
« Ce résultat est obtenu grâce au nouveau système de gestion et d’administration que nous avons mis en place », se félicite le chef du parquet de Port-au-Prince.
« Bon nombre de ces ex-prisonniers était derrière les barreaux pour des délits mineurs pour lesquels la période d’emprisonnement comme sanction ne devrait pas dépasser 3 ans. Certains ont passé entre 10 à 15 ans en prison sans qu’aucune autorité judiciaire n’ait statué sur leurs cas. Ils y étaient parfois pour des voies de fait, délit de vagabondage, usurpation de titre, vol de téléphone, vol de câble électrique entre autres », précise Paul Eronce Villard.
Pour le seul mois d’août 2019, le Parquet de Port-au-Prince a rédigé 153 actes d’accusation et réquisitoires définitifs. 68 dossiers sont traités en temps réel. Parmi ces dossiers, 34 sont classés sans suite, 25 sont déférés au cabinet d’instruction, 9 au Tribunal Correctionnel. Ce qui porte à 984 les actes d’accusation et réquisitoires définitifs, et 2548 dossiers traités en tant réel de décembre 2018 à août 2019.