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Devant le congrès américain, Pamela White affirme qu’Haïti ne pourra pas organiser des élections réussies cette année

Devant le congrès américain, Pamela White affirme qu'Haïti ne pourra pas organiser des élections réussies cette année

Devant le congrès américain, l’ancien ambassadeur des États-Unis en Haïti, Pamela White affirme qu’Haïti ne pourra pas organiser des élections réussies cette année. Elle prêche la négociation, un gouvernement de consensus et un nouveau CEP

L’ancien ambassadeur des États-Unis en Haïti entre 2012 et 2015, Pamela Ann White, lors d’une audition devant le comité des affaires étrangères de la chambre des représentants du congrès américain, vendredi 12 mars, a donné son avis sur la situation actuelle du pays marquée par la crise politique et les élections à venir. Elle a recommandé pour sortir de la crise la négociation, un gouvernement de consensus et un nouveau CEP

Selon elle, « la situation en Haïti est très instable. Chaque jour, il y a des rapports de décapitations, de viols et de meurtres. Les enlèvements sont à un niveau record. La situation des droits de l’homme est déplorable. Quatre millions d’Haïtiens souffrent d’insécurité alimentaire. La moitié vit avec moins de 2,40 $ par jour. Il y a un système judiciaire faible, une presse menacée et aucun parlement. Bref, Haïti est une fois de plus, un échec.  »

A propos des élections. Pamela Ann White a déclaré : « il m’est difficile d’imaginer avoir des élections réussies cette année en Haïti. Je ne crois pas que pour le moment, toutes les institutions nécessaires sont en place pour assurer une transition en douceur. Seulement 1,7 million sur 2.8 millions de cartes ont été émises aux électeurs. Le gouvernement actuel affirme avoir la capacité d’inscrire deux millions d’électeurs par mois, ils sont actuellement loin d’atteindre cet objectif. La décision du pouvoir exécutif de rejeter la précédente banque de données d’enregistrement très respectée était une erreur ».

Le CEP actuel et ses problèmes

Autre élément sur lequel est fondée l’incertitude de la diplomate est la formation du CEP actuel. « Le dernier CEP a démissionné en masse refusant de servir sous le président Moïse. La Cour de Cassation a refusé de laisser les membres désignés de prêter serment. Le CEP qui a été nommé l’année dernière n’a pas de représentants d’organisations qui ont été considérés comme des exigences – comme l’église et les dirigeants de l’opposition. Ne croyez pas que le CEP actuel puisse être considéré comme légitime. »

Négociation, gouvernement de consensus et nouveau CEP

Comme proposition de solution à la crise, l’ancien ambassadeur a fait savoir que « si le président Moïse ne démissionne pas, il devrait se retirer. Il doit être complètement transparent et honnête. Il doit amener les acteurs pertinents à la table de négociation et choisir un personnage très respecté (n’appartenant ni au secteur privé ni au secteur politique) comme Premier ministre. Le chef du gouvernement devrait immédiatement dissoudre l’actuel CEP et convoquer un sommet avec tous les acteurs pour mettre en place un CEP juridique. »

A propos de la réforme constitutionnelle prônée par le président, Pamela White pense que toute la question d’un référendum pour changer la constitution est extrêmement douteuse. « Si nous n’obtenons pas un consensus «minimal» parmi les acteurs concernés, Haïti ne sera pas en mesure d’organiser des élections crédibles », a-t-elle avancé.

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