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Des dizaines de compatriotes haïtiens ont protesté devant les bureaux du premier ministre canadien Justin Trudeau à Montréal.
Plusieurs dizaines de membres de la diaspora haïtienne à Montréal se sont rassemblés ce dimanche 7 mai devant les bureaux du député premier ministre Justin Trudeau, sur le boulevard Crémazie Est pour réclamer un meilleur traitement vis-à-vis d’Haïti, bouleversé par une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent.
Munis de drapeaux bleu et rouge, de pancartes, ces compatriotes haïtiens ont occupé les parages du bureau de Justin Trudeau pendant plus d’une heure. Répétant inlassablement des slogans comme « Nou bouke », « Justin Trudeau, nou bouke », « Canada, nou bouke », « jistis pou Ayiti », entre autres, ils ont réclamé une meilleure prise en charge de la situation en Haïti par le gouvernement canadien.
Les manifestants ont pointé du doigt l’hypocrisie de la communauté internationale particulièrement le Canada dans le dossier d’Haïti, traité en parent pauvre, selon leurs dires. « Justin Trudeau ne peut pas nous dire qu’il est un ami d’Haïti. […] ils se sont organisés pour l’Ukraine, pour le Soudan et l’Afghanistan alors que nous [Haïti] sommes méprisés. Lorsqu’il faut se tenir debout pour l’Ukraine, la Syrie, ils le font avec respect. Nous allons dire à Mélanie Joly que ce mépris a un prix politique », a déclaré l’un des organisateurs de ce mouvement devant la foule.
Outre le Core Group, le Premier ministre Ariel Henry a lui aussi été la cible de slogans de la part des manifestants qui l’ont traité de « criminel » et ont réclamé son départ à la tête du gouvernement.
La manifestation s’est déroulée sans incident mais elle a toutefois provoqué des embouteillages sur certaines artères, causant la paralysie des activités dans la zone. Dans des vidéos circulant sur la toile, l’on pouvait voir des policiers en uniforme et des voitures de police accompagner la foule.
Le 2 avril dernier, une manifestation avec le pasteur Wilner Cayo du groupe de pression Debout pour la dignité à sa tête, avait été organisée au même endroit. Les manifestants réclamaient un appui ponctuel en matière d’armement, de formation et d’équipements aux forces de l’ordre haïtiennes afin de leur permettre de lutter contre les gangs.
Aux côtés des États-Unis, le Canada est assez actif sur le dossier haïtien. Outre des fonds débloqués pour aider à soutenir le peuple haïtien, le gouvernement canadien a déjà sanctionné plusieurs personnalités politiques et économiques en Haïti.
Malgré les sollicitations, le Canada ne souhaite pas intervenir militairement en Haïti. Il préfère débloquer des fonds pour aider à renforcer la Police Nationale d’Haïti (PNH). En témoigne, les 100 millions de dollars accordés fin mars dernier au gouvernement haïtien.
Au Canada, des voix se sont élevées contre l’envoi de troupes canadiennes en Haïti. Mercredi, le Comité des Affaires Étrangères de la Chambre des Communes a exhorté Ottawa à ne pas envoyer de troupes pour combattre les gangs en Haïti, mais plutôt renforcer les sanctions visant l’élite politique et économique de ce pays.
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