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Devant l’ONU, le Gouvernement présente ses défis et ses réalisations sur les plans sécuritaire, des droits de l’homme, des questions économiques et de la gouvernance.
En remplacement du Premier Ministre, Ariel Henry, au débat général de la 77ème session ordinaire de l’assemblée générale des nations-unies, le samedi 24 septembre 2022, le ministre des Affaires Etrangères a pris la parole, devant plusieurs diplomates haïtiens et en l’absence de la plupart des autres délégations, pour intervenir sur la crise multidimensionnelle à laquelle le pays est confronté dont les conséquences menacent la démocratie et les fondements même de l’état de droit.
En dressant le tableau, Jean Victor Généus a fait savoir que c’est une crise sociopolitique et économique sur laquelle s’est greffée une insécurité, ce qui complique davantage la situation du pays et ébranle la superstructure de l’état. Face à cette préoccupation, au nom du gouvernement il en a profité de cette tribune pour chercher le soutient précieux de la communauté internationale.
« Il s’agit pour mon gouvernement, comme priorités de : Restaurer, sans délai, la sécurité et l’ordre public ; Trouver à brève échéance, un élargissement du consensus autour d’un Accord politique avec un maximum de secteurs en vue d’aboutir à une gouvernance apaisée ; Créer un climat propice à la tenue des élections générales dans le meilleur délai, en vue de remettre le pouvoir à des élus librement choisis par le peuple haïtien, en vue de restaurer les institutions démocratiques ; Adresser les questions économiques et sociales en vue d’améliorer les conditions matérielles d’existence, de la grande majorité de la population », a détaillé le chancelier haïtien.
La question de la sécurité
Sur la question sécuritaire et la restauration de l’ordre public, le gouvernement a mis en avant l’intensification des opérations policières qui a permis d’obtenir quelques bons résultats, ce qui a réduit les exactions des gangs armés, notamment dans la zone métropolitaine malgré le fait qu’on compte un nombre élevé de victimes au sein de la population et que beaucoup reste à faire, pour combattre et en finir avec ce fléau. Il s’est plaint aussi du fait que les véhicules blindés et équipements commandés par l’Etat Haitien pour la PNH ne sont toujours pas livrés.
« La Police Nationale est en mesure d’effectuer le travail, mais elle a besoin d’un accompagnement robuste de nos partenaires, et de la formation adéquate sur le terrain avec l’aide des partenaires de la communauté internationale, en vue de donner un coup d’arrêt à cette situation. Je salue les gouvernements qui ont déjà contribué à ce fonds « basket fund » et nous encourageons d’autres partenaires à le faire. Nous avons plus que jamais besoin que vous continuiez à manifester votre solidarité », a dit Jean Victor Généus au nom du gouvernement en soulignant au passage que la solution durable au phénomène de l’insécurité passe aussi par le développement socio-économique à moyen et long terme.
Gouvernance et élection
A propos du dialogue politique déjà engagé mais qui s’enlise davantage, le gouvernement a dit souhaité « un accompagnement international afin de rendre le processus plus crédible, et de renforcer la confiance des acteurs. » Il se dit favorable à ce que la Communauté caribéenne (CARICOM) et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) apportent leur expertise et s’engagent à nos côtés en vue d’un dénouement de la crise, avec le soutien discret mais efficace des Nations Unies.
« Les acteurs doivent comprendre qu’il faut faire de la politique autrement. C’est pour cela que je reste disponible et ouvert pour poursuivre le dialogue avec toutes les forces vives du pays, afin qu’ensemble nous trouvions le chemin vers la réconciliation en vue de recoudre le tissu social déchiré et de trouver une solution durable à la crise qui tire le pays vers l’abîme », a indiqué le chancelier au nom du gouvernement dirigé par Ariel Henry.
Pour l’actuel gouvernement il n’est pas question de laisser couler le temps et garder le pouvoir. Au contraire, « c’est le retour à l’ordre constitutionnel et la remise de la direction des affaires du pays à des élus librement choisis par le peuple haïtien dans le cadre d’élections libres, transparentes et inclusives ». Mais avant tout, de l’avis du gouvernement, il est « indispensable que les élections se réalisent dans un climat de sécurité et d’apaisement social. C’est une condition essentielle pour assurer un taux de participation aussi large que possible des personnes en âge de voter, seule et unique façon de garantir une légitimité certaine aux nouveaux élus et d’assurer la stabilité politique. »
Le gouvernement informe qu’il travaille à la mise en place de l’organe chargé de l’organisation des élections. Il devrait être en mesure de proposer rapidement aux acteurs politiques un échéancier pour les consultations populaires concernant la réforme constitutionnelle et l’organisation des élections. Dans cette démarche, il estime que l’appui technique et l’expertise de ses partenaires habituels seront fortement appréciés.