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Devant l’ONU le premier ministre Ariel Henry vante l’Accord Politique pour une Gouvernance Apaisée et Efficace visant à mettre fin à la crise institutionnelle dans le pays.
Le premier ministre Ariel Henry en qualité de chef du pouvoir exécutif a pris la parole par vidéo-conférence, ce samedi 25 septembre 2021, à l’occasion de la soixante-seizième (76ème) session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Dans son discours, il a évoqué l’assassinat du président dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier, l’accord politique pour une gouvernance apaisée et le séisme qui a frappé le pays cette année.
Le Premier Ministre sollicite formellement une entraide judiciaire sur le dossier d’assassinat du président
Après avoir réaffirmé toute l’appréciation du Gouvernement de la République d’Haïti pour l’initiative du Bureau de la 75ème session de l’Assemblée générale d’organiser une cérémonie d’hommage le 14 juillet 2021, à la mémoire de Son Excellence le Président Jovenel MOÏSE, Ariel Henry a mis en avant sa détermination à tout mettre en œuvre pour trouver les co-auteurs, les complices et les commanditaires de ce crime odieux.
« Rien, absolument rien, aucune manœuvre politique, aucune campagne médiatique, aucune distraction, ne pourra me détourner de cet objectif : rendre justice au Président MOÏSE. C’est une dette envers sa mémoire, envers sa famille et envers le peuple haïtien. L’enquête judiciaire en cours est difficile. Il s’agit d’un crime transnational. Et pour cela, nous sollicitons formellement une entraide judiciaire. C’est une priorité de mon gouvernement pour la nation tout entière. Car, ce crime ne doit pas rester impuni et les coupables, tous les coupables doivent être punis », a-t-il déclaré.
Le PM Ariel Henry oeuvre pour une sortie de crise
Le chef du gouvernement qui assume le contrôle de l’exécutif en l’absence du Président MOÏSE avance que dès sa prise de fonction son souci principal a été de tout mettre en œuvre pour faire revenir le pays, dans les meilleurs délais possibles, à un fonctionnement normal des institutions démocratiques. « C’était le vœu du président MOÏSE et c’est l’objectif qui a guidé, jusqu’ici, et qui continuera de guider mes actions. Certains d’entre vous ne le savent peut-être pas, mais je suis appelé à gouverner, alors que la quasi-totalité des institutions démocratiques n’existent plus ou sont totalement dysfonctionnelles », a insisté M. Henry.
Face à une telle situation et dans le souci de résoudre les problèmes politiques majeurs auxquels le pays est confronté, notamment l’insécurité insupportable, le dysfonctionnement du Pouvoir Législatif, la faiblesse caractérisée du Système Judiciaire, il affirme qu’il a dû former rapidement un Gouvernement, en vue de prendre en main les affaires de l’État. Mais il était évident que seul un dialogue avec les partis politiques et les acteurs organisés de la société civile pouvait permettre de dégager un consensus suffisant en vue d’assurer la stabilité socio-politique.
« C’est dans cet esprit que depuis mon arrivée à la tête du gouvernement, j’ai multiplié des rencontres et des discussions avec tous les secteurs de la vie nationale indistinctement, pour créer un climat sociopolitique apaisé, indispensable à l’organisation d’élections générales crédibles, transparentes et inclusives dans les meilleurs délais. À mon sens, il est indispensable de retourner à un fonctionnement normal des institutions, en remettant la direction du pays à des élus jouissant de la confiance de la population », a-t-il ajouté en parlant de l’Accord Politique pour une Gouvernance Apaisée et Efficace de la Période Intérimaire » qu’il a négocié et signé avec des acteurs majeurs de la classe politique, de nombreuses organisations populaires et de la société civile de tendances diverses.
Les bienfaits de l’accord politique pour une gouvernance apaisée et efficace
Selon le PM Henry, cet accord est une étape importante dans le processus de rétablissement de l’Etat de droit et des institutions démocratiques. « Malgré cette large participation, nous restons ouverts pour poursuivre les discussions afin d’étendre le consensus. Nous voulons obtenir l’adhésion d’autres compatriotes à ce projet commun visant à faire prendre à notre pays un nouveau départ. J’ai commencé les discussions avec les signataires de l’Accord dans le cadre de sa mise en application et je dois les poursuivre dans les jours qui viennent », a-t-il fait savoir.
Pour lui il s’agit de la voie la plus rapide pour aller vers des élections libres transparentes, inclusives et non partisanes. « Certains souhaitent une transition plus longue. Mais avec beaucoup d’autres, je crois que ce n’est pas la bonne formule. Je ne désespère pas de convaincre ceux qui sont encore réticents à rejoindre les signataires de l’Accord susmentionné, pour que nous allions ensemble, dans la paix et dans le dialogue permanent, vers des solutions durables aux problèmes de notre pays », a poursuivi le PM Henry .
Le séisme meurtrier du 14 aout
Le premier ministre a aussi evoqué les catastrophes qui ont frappé le pays ces dernieres années. Après une série de catastrophes meurtrières et dévastatrices, dont le séisme de 2010 et l’ouragan Mathew de 2016, qui ont frappé durement le pays, un puissant tremblement de terre de 7.2 a ravagé, le 14 août dernier, toute la Presqu’île du Sud de la République d’Haïti. Selon les chiffres officiels disponibles, nous avons enregistré au moins 2 207 décès, 344 personnes disparues, plus de 12 268 blessés, des milliers de maisons sont détruites ou endommagées, ainsi que des hôpitaux, des écoles, des églises, des ponts et des routes.
« Je veux saisir cette occasion pour saluer à nouveau l’élan spontané de solidarité de la communauté internationale qui s’est mobilisée rapidement aux côtés des autorités établies pour apporter aide et assistance aux victimes. Nous avons apprécié la visite de la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies Madame Amina MOHAMMED, qui s’est rendue dans les zones affectées pour bien mesurer l’ampleur des dégâts et avoir une meilleure évaluation des besoins réels des personnes touchées. Je ne cite pas tous les pays et toutes les organisations qui nous sont venus en aide de peur d’en oublier. Mais sachez que tous ont droit à notre reconnaissance », a-t-il déclaré.
L’accent mis sur la reconstruction de la presqu’île du sud ne peut ni ne doit nous faire oublier que lutter contre la pauvreté et pour la création de richesse, demeure l’une des principales priorités de mon Gouvernement. Il a assuré que le pays va continuer à travailler pour créer un environnement favorable pour une reprise de l’économie et pour attirer des investissements tant nationaux qu’étrangers. Notre population est jeune. Elle a besoin d’emplois décents et de meilleures perspectives d’avenir.