Devant l’OEA, le ministre des affaires étrangères Jean Victor Généus parle du dialogue et du rétablissement de sécurité
Intervenant lors d’une réunion spéciale du conseil permanent de l’Organisation des États américains (OEA), à Washington, D.C., ce mercredi 17 août 2022, le ministre des Affaires étrangères d’Haïti, Jean Victor Généus a parlé longuement des défis auxquels le pays fait face à présent et campé le dialogue comme la voie la plus fiable pour renouveler les institutions démocratiques.
En ce qui concerne le dialogue national, il a rappelé que le PM Henry a fait tout ce qui est possible pour élargir le consensus trouvé avec l’accord du 11 septembre. Toutefois, force est de constater que les principaux dirigeants politiques du regroupement Pen-Montana et alliés ne se sont pas engagés dans les discussions.
« Je renouvelle devant vous l’engagement formel du Gouvernement du Premier Ministre Ariel HENRY, dont je fais partie, d’arriver au plus tôt à une entente avec les secteurs clés pour la mise en place des mécanismes devant aboutir à la création d’un Conseil Electoral crédible pour la -réalisation d’élections démocratiques et inclusives », a-t-il déclaré.
Le chancelier haïtien a assuré que le Gouvernement intérimaire souhaite l’adoption de certaines modifications dans la Constitution et la tenue des élections le plus rapidement possible. Selon lui, c’est à partir de la légitimé des autorités qui sortiront de ces urnes que l’histoire jugera le travail que nous sommes en train d’accomplir pendant cette période de transition.
Le problème de l’insécurité
Le ministre Jean Victor Généus a soutenu que la priorité de l’heure, à côté du dialogue politique, demeure le rétablissement de l’ordre et de la sécurité, condition essentielle pour la tenue des élections générales, le rétablissement des institutions démocratiques et républicaines, ce qui permettra d’adresser les questions sociales et économiques.
« Le Gouvernement ne ménage aucun effort pour neutraliser les gangs armés. La police Nationale d’Haïti (PNH) mène une lutte héroïque contre le grand banditisme avec des victoires encourageantes. Mais beaucoup reste à faire, principalement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Malgré les difficultés, pour la première fois depuis environ 5 années, nos enfants ont pu boucler une année scolaire complète », a-t-il détaillé.
La répression, si elle est nécessaire, n’est pas suffisante et ne saurait constituer l’unique voie a-t-il laissé entendre. La réalisation de projets socio-économiques à impact rapide, particulièrement dans les quartiers où les gangs vont être chassés est cruciale pour l’établissement d’une paix durable. Par ailleurs, nous voulons au niveau du Gouvernement agir vite et très vite même pour adresser les difficultés de la portion de la population vivant en situation d’insécurité alimentaire et redonner espoir à une partie de la jeunesse qui n’a que la violence et la migration comme horizon.