Le pays en a assez de compter des victimes de l’insécurité jusque dans les foyers, en pleine rue, des victimes d’attaques armées dans les quartiers populaires et maintenant dans les milieux paysans ou régnaient autrefois le vivre-ensemble, la solidarité, la sérénité, la tranquillité, la joie de vivre malgré les problèmes et les difficultés de toutes sortes.
Pas un jour ne passe sans que le pays ne pleure l’assassinat par balles d’un fils ou d’une fille. Femmes enceintes, nourrissons, Bâtonnier, étudiants, policiers, médecins, avocats, compatriotes de la diaspora, cadres de l’administration publique… personne n’est épargnée de la machine infernale de l’insécurité qui a déjà broyé tellement d’âmes innocentes tant à Port-au-Prince que dans les villes de province.
La situation sécuritaire du pays est tellement délétère, les haïtiens et haïtiennes qui sont obligés de vaquer à leurs activités quotidiennes pour pouvoir joindre les deux bouts, ont la mauvaise sensation de circuler dans les rues avec leur cercueil sous les bras, ils veulent se convaincre que leur espérance de vie est de 24 heures renouvelables. Même derrière les quatre murailles, les portes et barrières en fer forgé, personne n’est certain de l’heure d’arrivée du train de la mort.
Il est presqu’inutile de demander à un proche d’être prudent car le pays, sur le plan sécuritaire, est piégé. Il parait évident que nous tous marchons dans un champ de mines. Ceux qui tuent, organisent des enlèvements, agissent comme s’ils exercent un métier comme tous les autres. Il suffit d’entendre les témoignages d’une personne qui a été enlevée pour comprendre que ceux qui pratiquent le kidnapping le considère comme étant un emploi. Le pire dans tout cela, c’est que les autorités veuillent nous imposer les bandits comme des partenaires sociaux.
Malgré les engagements, les déclarations fermes, les instructions formelles des plus hautes autorités du pays, du Président de la République, du Premier ministre, des ministres de la justice… le climat sécuritaire du pays ne cesse de se dégrader. Les opérations de grandes envergures de la Police Nationale dont les fameux Terminator I et II n’ont pas donné de grands résultats puisque les gangs armés actifs bien qu’identifiés par la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion continuent de régner en maitre en étant renforcés.
Un an et sept mois depuis la remobilisation de la CNDDR, le pays ne sait pas encore combien de la centaine de gangs actifs répertoriés par les commissaires ont été désarmés, démantelés. Le pays n’est pas informé non plus du nombre de membres de ces gangs armés ayant abandonné cette activité pour être réinséré dans la société pour mener une vie normale comme tout bon citoyen.
Les instructions formelles du Président Jovenel Moise pour rétablir la paix dans les quartiers et la sécurité des vies et des biens depuis au moins 2018 sur son compte twitter ou à travers ses différentes déclarations n’ont pas été suivies d’effet. Les opérations de grandes envergures annoncées par le Directeur Général de la Police National pour empêcher les gangs armés de mener en toute quiétude leurs activités n’ont pas donné les résultats escomptés.
Au regard de cette réalité, la question demeure pertinente. D’où nous viendra le miracle de la sécurité ?
Marie Raphaëlle Pierre