Violations des droits humains : Un rapport du département d’Etat américain étrille le Gouvernement haïtien
Homicides illégaux et arbitraires, arrestation ou détention arbitraire, Corruption et manque de transparence du gouvernement, … un rapport du département d’Etat américain publié ce 30 mars 2021 juge sévèrement le gouvernement Moïse/ Jouthe accusé de passivité face aux violations flagrantes des droits de l’homme durant l’année 2020.
Un rapport au goût amer qui signale que « le gouvernement a rarement pris des mesures pour poursuivre les fonctionnaires et les agents de la force publique accusés d’avoir commis des abus. » Pour le département d’État américain les mesures qui ont été prises pour appréhender ou poursuivre les membres de gangs, dont au moins un ancien policier, accusés d’avoir orchestré des meurtres, des viols et des destructions de biens ont été « ‘insuffisantes. »
Le département d’État américain, dans ce rapport, revient sur les nombreux cas de violations des droits humains en 2020. « Entre janvier et fin septembre, 960 homicides ont été signalés, rapporte le département d’État américain qui cite le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH).
Ces décès sont, pour la plupart, attribués à la guerre des gangs, selon la Commission catholique pour la paix et la justice qui a demandé, au gouvernement d’enquêter sur les « forces cachées » à l’origine des meurtres. En juin, la Fondation Je Klere a signalé qu’il y avait plus de 150 gangs actifs dans le pays ; elle a souligné que le gouvernement soutenait activement ces gangs.
« Le Réseau national de défense des droits de l’homme (RNDDH) a signalé deux attaques de gangs dans le quartier de Cité-Soleil en mai et juin, qui ont fait au total 34 morts. En juillet, les attaques de gangs ont fait 50 morts, 15 viols et 30 personnes disparues, selon l’organisation. Le 31 août, une attaque de gangs dans le quartier de Bel Air à Port-au-Prince a fait au moins 12 morts, selon la presse. Selon un rapport du RNDDH, l’ancien officier de police Jimmy Cherizier dirigeait l’un des principaux gangs qui ont mené ces attaques au Bel-Air. Des articles de presse et des défenseurs des droits de l’homme ont rapporté que Cherizier avait accès à des véhicules et à des équipements gouvernementaux et qu’il s’efforçait d’unir plusieurs gangs », lit on dans ce document.
« En juin, les Nations unies ont signalé que les arrestations de membres et de chefs de gangs étaient passées de 169 en janvier et février à 232 en mars et avril. Des groupes de la société civile ont affirmé que les gangs entretenaient des liens étroits avec les élites politiques et économiques qui les protégeaient des arrestations ou obtenaient leur libération en cas de détention », poursuit le département d’État qui revient sur l’assassinat du juge de Port-au-Prince Fritz Gerald Cerisier en juin et Monferrier Dorval, Bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, le 28 août 2020.
Les autorités ont déclaré qu’elles continuaient à enquêter sur le meurtre de Cerisier mais qu’elles n’avaient pas de suspect. Le parquet de Port-au-Prince a annoncé l’arrestation de trois suspects dans le meurtre de Dorval.
Le 2 octobre, l’étudiant Gregory Saint-Hilaire aurait été abattu par des agents de sécurité travaillant pour l’Unité de sécurité générale du Palais national lors d’une manifestation à l’École normale supérieure. Le gouvernement a déclaré qu’il avait ouvert une enquête.
Alors que les autorités ont affirmé qu’elles continuaient à enquêter sur les attaques de 2018 et 2019 dans les quartiers de La Saline et de Bel Air, qui ont fait des dizaines de morts, en décembre, aucun auteur n’est traduit en justice. Parmi les personnes impliquées dans ces violences figurent Jimmy Cherizier, Fednel Monchery et Joseph Pierre Richard Duplan, qui étaient des responsables gouvernementaux au moment des attaques de La Saline.
Le département d’État américain, dans ce rapport, signale que de « nombreuses personnes en détention provisoire n’ont jamais eu accès à un avocat, n’ont jamais comparu devant un juge. Dans certains cas, les détenus ont passé des années en détention sans comparaître devant un juge. Selon le RNDDH, les détenus provisoires constituaient 78 % de la population carcérale en octobre, contre 72 % à la même période en 2019. »
Environ 1 000 détenus du système pénitentiaire souffraient de malnutrition aiguë. L’accès des prisonniers à une alimentation adéquate étant problématique. L’ONG Health through Walls a signalé que les conditions d’insalubrité et la surpopulation entraînaient des taux élevés de tuberculose et d’autres maladies transmissibles. La plupart des établissements de détention ne disposaient que de cliniques de base et manquaient de médicaments.
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Daceus
28 février 2023 at 10h55
J’aimerais avoir participé à ce programme Biden
Comment pourrais-tu m’aider ?