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Du 1er janvier au 15 décembre, 949 cas de kidnapping ont été recensés en Haïti, rapporte le CARDH
Dans son rapport annuel qui présente la situation des droits humains en Haïti, le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH), rapporte qu’en 2021, Haïti est devenu le pays ayant le taux de kidnapping par habitant le plus élevé. « Du 1er janvier au 15 décembre, 949 rapts ont été recensés dont 55 ressortissants étrangers de cinq pays contre 796 en 2020. Ce bilan n’est pas exhaustif.
Le CARDH a recensé 65 cas de kidnapping en janvier, 50 en février, 27 en mars, 91 en avril, 51 en mai, 100 en juin, 31 en juillet, 73 en aout, 117 en septembre, 140 en octobre, 98 en novembre, 106 en décembre. « Ces chiffres ne sont pas exhaustifs et peuvent être révisés à la hausse», a noté l’organisme de défense de droits humains.
« En effet, en général les parents des victimes ne portent pas plainte à la police, vu que des policiers sont dans l’industrie (une victime a publiquement expliqué que ses ravisseurs l’ont appelé et lui ont dit ce qu’elle avait raconté à la Direction centrale de la police judiciaire). Les bandits mettent en garde les victimes et leur famille contre toute dénonciation publique ou à la police. Le pays étant sous la loi des bandits, les victimes n’osent pas les dénoncer. En général, les femmes kidnappées, collectivement violées, ont peur de parler (stigmatisation…) », peut-on lire dans le rapport.
En outre, ajoute le CARDH, les enlèvements collectifs sont généralement comptabilisés à moins de 10%, sinon on atteindrait déjà 1. 500 enlèvements en moyenne.
Haïti est le pays le plus pauvre de la région et parmi ceux des plus pauvres au monde. En 2020, le PIB par habitant était de 2. 925 USD, le plus bas de la région d’Amérique latine et des Caraïbes et moins d’un cinquième de la moyenne des pays de la région qui est de 15. 092 USD39.
Le kidnapping plonge le pays davantage dans la misère « Le kidnapping est un facteur qui accentue la pauvreté en Haïti. Il touche particulièrement la classe moyenne (les socioprofessionnels) vivant dans la précarité. La rançon exigée va jusqu’à un million de dollars américains. Des victimes ont dû vendre ce qu’elles avaient, recourir à des prêts, des quêtes familiales… pour payer la rançon. Certaines ont laissé le pays après leur libération pour aller bosser dans de mauvaises conditions à l’étranger », a poursuivi le CARDH.