Getting your Trinity Audio player ready...
|
Jean Félix Jean, ancien élève du lycée national de La Saline admis au concours de la faculté de médecine de l’Université Quisqueya.
Jean Félix Jean âgé de 20 ans est le nom de ce jeune homme qui a grandi à Port-au-Prince plus particulièrement à La Saline, une zone contrôlée par des groupes armés où de paisibles citoyens sont souvent victimes. Malgré la guerre des gangs qui fait rage au bas de la ville, Félix n’a jamais baissé les bras et a poursuivi ses études dans des conditions extrêmement difficiles jusqu’à la Terminale au Lycée national de La Saline (Promotion 2021-2022).
Maintenant, il est admis à la Faculté de médecine de l’Université Quisqueya après avoir terminé 7ème sur 67 admis au concours de ladite faculté. Il a reçu les félicitations du ministre de l’Éducation nationale Nesmy Manigat. Dans une interview accordée à Juno7, le concerné a exprimé son contentement, tout en racontant son histoire et son principal objectif.
En effet, les quartiers populaires ne sont pas seulement les bastions des gangs armés. Il y a des jeunes qui brillent, qui ont du talent et qui prouvent que tout n’est pas perdu. C’est le cas de Jean Félix Jean, ancien élève de l’école congréganiste Salésien de Don Bosco et du Lycée National de la Saline. Désormais, ce jeune peut se permettre de réaliser son rêve de devenir médecin. « Maintenant étudiant en médecine à l’Université Quisqueya, amoureux de tout ce qui a rapport avec la médecine, j’aime aider les autres et je suis également un point focal pour la plateforme U-report, une plateforme de Unicef », a-t-il déclaré.
Après ce bel exploit, il a reçu les mots de félicitation du ministre de l’Éducation nationale Nesmy Manigat. « Pourquoi #LekòlPaKaTann. BRAVO Jean Félix Jean, promotion 2021-2022 Lise #LASALIN 7e sur 67 bacheliers au concours de la Faculté de médecine de Quisqueya. Ce futur médecin et d’autres camarades sont une inspiration pour empêcher d’autres jeunes d’emprunter le chemin de la violence », a déclaré sur Twitter le ministre.
Le concerné, lors de cette interview est revenu sur les années difficiles qu’il a passées jusqu’à boucler ses études classiques pour arriver jusque-là. « C’était pas facile mais on avait l’obligation de s’y adapter car les autres établissements fonctionnaient correctement et nous ne pouvions pas abandonner notre cycle d’apprentissage, pour cela la direction du Lycée de concert avec le ministère de l’education a pris la décision de délocaliser le lycée dans trois autres établissements », a-t-il rappelé.
Rappelons que l’insécurité qui règne à La Saline avait hypothéqué plusieurs années scolaires des élèves du lycée. Le. lycée fonctionnait dans trois endroits différents: l’école nationale République du Canada (7ème, 8ème et 9ème année Fondamentale), l’école nationale Virginie Sampeur (NS1, NS2 et NS3), tandis que l’école nationale Isidord Boisrond avait pris en charge les élèves du NS4.
« Je devrais laisser La Saline pour aller à la rue Capois tous les matins. Malgré les difficultés de transport pour être à l’heure je devrais laisser ma maison à 6h AM parce que j’ai un long parcours à pied de la rue des casernes à la rue Capois car les camionnettes ne faisaient pas le circuit. Après un an, on a laissé les autres locaux pour se localiser au Lycée Toussaint Louverture et après le ministre a pu accomplir le Grand miracle pour nous permettre de faire le grand retour à notre siège principal là où j’ai terminé mes études classiques », a poursuivi Jean Félix Jean.
Lors des derniers examens officiels du baccalauréat, il a obtenu un total de 1160 points. Il a révélé pour le journal, les raisons qui l’ont poussé à prendre part au concours d’admission de la faculté de médecine de Quisqueya. « Lorsque j’étais en NS3, la direction du Lycée était invitée à une formation de langue mandarin et j’ai pu visiter le campus, apprendre un peu sur le niveau de formation de l’Université et depuis lors la quête a commencé et la majorité de mes aînés était de l’Université Quisqueya. Toutes ces choses m’ont motivé à participer au concours », a-t-il raconté.
Après avoir reçu la nouvelle, le jeune Félix et sa maman ont fondu en larmes. « Ma mère a fondu en larmes car c’était un rêve pour elle d’avoir un fils qui a terminé ses études classiques. Maintenant elle a un étudiant en médecine donc brusquement j’ai eu la même réaction parce que je suis le troisième fils de la famille qui est composée de quatre fils et c’est moi qui ai eu la chance de réaliser le rêve de ma mère », a-t-il déclaré fièrement.
Une nouvelle étape démarre pour Jean Félix Jean qui ne veut pas s’arrêter en si bon chemin et s’est dit prêt à se battre pour atteindre son objectif. « Je fais en sorte d’être doublement motivé pour bien assimiler les cours et de les réussir et après l’obtention de ma licence j’aimerais partir au Canada pour faire un Doctorat. »
Il a profité du moment pour remercier le ministre qui selon lui fait un noble travail au sein du ministère de l’éducation concernant la reconnaissance et la valorisation des vraies valeurs de ce pays. Il a surtout envoyé un message très clair aux autorités. « J’aimerais dire que malgré les difficultés il y a un faible reste qui suit la bonne voie dans les communautés difficiles et nos vies sont bouleversées même menacées par les problèmes de nos communautés. Que les autorités cherchent à nous accompagner pour l’assurance d’un avenir pour ce pays car nous avons l’envie et la volonté de participer au changement durable de ce pays », a-t-il conclu.
Rappelons que le lycée national de la Saline qui avait dû fermer ses portes pendant trois ans à cause des violences, a été le premier établissement à rouvrir dans le cadre de la campagne de continuité éducative “Lekòl Pa Ka Tann” lancée par le MENFP dès le retour du ministre Manigat en décembre 2021 au sein de l’institution.
En savoir plus:
Haïti – Météo : Un temps ensoleillé et venteux avec quelques averses possibles en soirée