Depuis un certain temps, l’insécurité à eu raison de la justice. Même l’élection du barreau ce jeudi 6 février n’a pu avoir lieu au tribunal de première instance de Port-au-Prince, au Bicentenaire qui n’est toujours pas sécurisé. Les avocats par peur de tomber sous les balles des bandits se sont réunis à la Cour de Cassation au champ de mars. L’Etat n’existe pas. Les bandits imposent leur loi même dans l’enceinte des tribunaux.
Depuis plusieurs mois, le Palais de justice de Port-au-Prince est fermé. Pas d’audience à la Cour d’appel, aucune audience civile au Tribunal civil de Port-au-Prince. C’est l’affaire de l’Etat haïtien contre la SOGENER qui a favorisé la réouverture au rabais du Parquet de Port-au-Prince et du Décanat du tribunal. Cette situation que les autorités ont laissé envenimer fait montre de leur incapacité à diriger le pays.
Pas d’assises criminelles avec assistance de jury depuis bientôt deux ans au Palais de justice de Port-au-Prince; des prévenus arrêtés attendent jusqu’à trois mois en garde à vue alors que la Constitution prévoit 48 heures. Les cabinets d’instruction fermés pendant plusieurs mois recommencent à travailler sur des cas exceptionnels.
Dans le même temps, les crimes se multiplient à longueur de journée à Martissant, à Village de Dieu, à Canaan, à la Croix-des-Bouquets, à Savien, dans le Plateau Central et un peu partout dans la région métropolitaine de Port-au-Prince et à travers tout le pays sans que les bandits soient identifiés, poursuivis, arrêtés et soumis à la justice répressive.
Ceci offre au monde l’image angoissante d’Haïti comme d’un Etat failli où ses fils et ses filles sont soumis à l’horreur, à la terreur, à la violation systématique de leurs droits inaliénables et imprescriptibles à la vie, à la dignité, à l’intégrité physique et morale, a écrit la Fondasyon Je Klere (FJKL). Et d’ajouter : « Un pouvoir incapable de protéger les droits et de garantir la sécurité de son peuple ne peut que conduire son pays inéluctablement vers la ruine et réduire son peuple à la mendicité internationale. »