Plus d’un pense que le Secrétaire Général du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes, Eric Jean Baptiste qui convoiterait le poste de Premier ministre dans cette conjoncture politique troublante a très mal abordé la mission qui lui est confiée.
A la rubrique Invité du Jour du mardi 18 juin sur Radio Vision 2000, l’entrepreneur Eric Jean Baptiste, Secrétaire Général actuel du RDNP, le parti du feu Lesly François Manigat, un talentueux homme politique qui se passe de présentation, a traité de voleurs ceux-là qu’il aura souhaité éventuellement rencontrer comme chef de parti et à l’avenir comme Homme d’Etat si l’on tient compte des informations qui circulent et aussi de la note du RDNP appelant au dialogue les forces politiques, sociales et économique du pays.
En effet, le RDNP a proposé en début de semaine que ces différents secteurs mandatent un représentant au sein d’un comité qui aura défini la manière d’organiser un rassemblement au cours duquel ils pourront réfléchir et décider de l’avenir du pays.
Le RDNP a donné mandat à son Secrétaire Général, Eric Jean Baptiste qui cherchera a rencontrer ces groupes et organisations afin de discuter de la meilleure manière de placer ce comité devant assurer les premières assises entre les Haïtiens. Comment un leader de parti qui a une si noble mission peut-il traiter de voleurs, de « chat » ses inévitables interlocuteurs ?
Eric Jean Baptiste a-t-il l’étoffe du politicien idéal qui peut faire comprendre à la mission de l’Organisation des Etats Américains, arrivée ce mercredi à Port-au-Prince, que l’OEA a déjà échoué dans ses nombreuses tentatives de mettre les acteurs Haïtiens autour d’une même table dans les moments de crise ? On se souvient des multiples interventions sans limites de Luis Moreno Ocampo, Dante Caputo, Orlando Marville, Luiggi Einaudi, Colin Granderson et Ricardo Seitenfus dans les crises à répétition en Haïti. Aucune des missions de l’OEA, aucune des interventions des représentants de l’OEA en Haïti n’a donné de résultats.
Cette énième mission de l’organisation hémisphérique, conduite par l’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’OEA, Carlos Trujillo, président du Conseil Permanent et du Comité général de l’organisation, dans cette situation de pourrissement, dans ce contexte dans lequel des secteurs organisés du pays réclament le départ du Président Jovenel Moise du pouvoir, peut-elle convaincre des acteurs Haïtiens qui ont boudé pendant toute l’année et en début de semaine une invitation du chef de l’Etat à revenir sur leur décision?
La mission de Carlos Trujillo réussira-t-elle à faire baisser la température politique et établir les paramètres du dialogue dans un pays où l’anarchie prend des ampleurs inquiétantes et où toutes les institutions publiques sont dysfonctionnelles, un pays qui n’arrive plus à collecter des taxes parce que les citoyens sont soit ruinés soit en désobéissance civile, un pays où le bicolore ne flotte plus dans les ministères, où des manifestations parfois violentes sont organisées de manière spontanée… enfin un pays dont l’administration de Jovenel Moise perd de plus en plus le contrôle ? En quoi cette nouvelle mission de l’OEA est-elle différente des précédentes qui ont eues lieu en temps de crise en Haïti ?
Dans cette situation explosive, délétère dans laquelle se trouve le pays ni l’organisation hémisphérique qui n’a jamais réussi aucune mission en Haïti ni Eric Jean Baptiste qui s’est comporté comme un véritable novice en politique ou en commando-suicide ne peut sauver le « Soldat Ryan ».
