La vision tant claironnée par le président de la République Jovenel Moïse qui vise à offrir au pays un nouveau départ à travers un modèle économique innovateur doit nécessairement passer par l’organisation des Etats-généraux sectoriels de la nation. Sur ce, tout le monde se met d’accord. Le comité est monté, beaucoup ont salué cette initiative de la part du chef de l’Etat, fruit d’une volonté de faire les choses autrement dans un pays ou la précarité, la misère et l’injustice constituent la toile de fond de la réalité socio-économique de la grande majorité des citoyens. Mais, qui sont prêts à accompagner cette vision ? Qui souhaite vraiment voir réaliser ce fameux EGSN dont beaucoup ne cessent de vanter préalablement les retombées positives ? Quel avenir pour ce projet si chaque membre piétine le collectif en priorisant l’intérêt de sa chapelle politique ?
Les Etats-généraux dans l’œil d’un conflit d’intérêts politique aigu
Depuis sa création jusqu’à la fin de la semaine écoulée, le comité de pilotage chargé de l’organisation des Etats-généraux sectoriels de la nation ne cesse de perdre de plumes. La dernière défection en date, celle de l’ex-premier ministre Evans Paul (K-Plim) que le président refuse d’accepter contrairement aux trois autres. Dans sa lettre adressée au Dr Jean-Claude Desgranges, vice-président dudit comité, le leader du KID a dénoncé des pratiques claniques et hypocrites, renforcées d’une soif de vengeance politique au sein même de cette structure dont la mission est de définir un modèle de gouvernance, de gestion équitable et productif basé sur un idéal national.
Un avenir incertain
Aujourd’hui, les démissions à répétitions enregistrées ainsi que les dernières révélations fracassantes d’Evans Paul qui mettent à nu tout ce qui se trame à l’intérieur du comité font place à une panoplie de questionnements au sein de la population. Aussi, les inquiétudes se renforcent quant à l’avenir de ce projet. La réalisation des états généraux, Sera-t-elle une initiative étouffée dans l’œuf comme beaucoup d’autres à cause d’un manque de vision collective ? Y a-t-il vraiment un groupe d’hommes et de femmes qui souhaiteraient l’échec de la commission pour faire porter le chapeau au chef de l’Etat comme beaucoup de gens le pensent ? C’est là un ensemble d’interrogation qui n’a jusque-là aucune réponse.
Jovenel Moïse doit agir
En tout cas, la balle est maintenant dans le camp du président de la République. S’il tient vraiment à réaliser ces Etats-généraux, il doit d’abord chercher à réconcilier les membres du comité de pilotage entre eux. Une telle initiative serait de très bon ton et créerait une atmosphère de travail plus propice. Sinon tous ces efforts et sa bonne volonté seront une peine perdue.