Le procureur spécial Robert Mueller en charge de l’enquête russe a déclaré ce 24 juillet au Congrès que son rapport n’avait pas totalement blanchi Donald Trump, notamment des soupçons d’entrave à la justice.
Contrairement aux affirmations du président américain qui avait encore assuré avoir été totalement exonéré par l’ancien chef de la police fédérale (FBI). « PAS DE COLLUSION, PAS D’OBSTRUCTION », avait-il tweeté.
Est-ce votre conclusion ?, a demandé l’opposition démocrate dès le début de l’audition de Robert Mueller devant la commission judiciaire de la Chambre des représentants. « Non », a répondu, laconique, le procureur spécial.
« Les conclusions indiquent que le président n’a pas été disculpé des actes qu’il était accusé d’avoir commis », a-t-il déclaré, visiblement mal à l’aise dans cet exercice périlleux.
Robert Mueller, qui aurait voulu éviter ce témoignage, s’est exprimé d’une voix légèrement tremblante, faisant répéter plusieurs questions et demandant des conseils à un collaborateur.
D’emblée, il a prévenu qu’il ne répondrait pas à toutes les questions. Avant l’audition, il avait fait savoir qu’il ne souhaitait pas aller au-delà du contenu de son rapport d’enquête remis en mars, dont les ambiguïtés ont laissé la porte ouverte à des interprétations divergentes.
Dans ce pavé de plus de 400 pages, le procureur spécial décrit les efforts russes pour aider Donald Trump en 2016, mais ajoute ne pas avoir rassemblé de preuves d’une collusion entre Moscou et son équipe de campagne, malgré des contacts répétés.
Il détaille par ailleurs une série de pressions troublantes exercées ensuite par le locataire de la Maison Blanche sur son enquête et se dit, cette fois, incapable de le blanchir des soupçons d’entrave à la justice.
Mais le prudent Robert Mueller, 74 ans, ne se prononce pas sur les suites à donner sur ce point, se contentant de souligner qu’un président en exercice ne peut pas être inculpé pendant son mandat.
Mercredi, il a dit qu’il n’irait pas plus loin : « Dans nos conclusions, nous avons décidé que nous ne nous dirions pas si le président avait commis un délit. C’était notre décision et ça le reste ».
Source : AFP