« Le mal triomphe en Haïti, et les États-Unis ne font pas grand-chose », analyse l’ancienne ambassadrice des Etat-Unis en Haiti, Pamela A. White
Dans une tribune publiée dans le journal The Washington post, l’ancienne ambassadrice des Etat-Unis en Haiti, Pamela A. White revient sur la situation chaotique que connait le pays ces derniers jours avec la multiplication des actes d’insécurité, la vie chère qui poussent les haïtiens en quête d’espoir à tenter la traverser vers d’autres cieux plus cléments et la réapparition de l’épidémie de choléra. Mais surtout, elle souligne le peu d’intérêt des Etats-unis, pays ami d’Haïti pour aider les haïtiens à sortir de cette impasse.
« Il n’y a aucun sentiment d’urgence de la part des médias télévisés ou des politiciens aux États-Unis quant au fait que la population de notre pays voisin souffre de difficultés insupportables. Les médias, en particulier les médias télévisés, devraient rendre compte des crises en Haïti. Montrer la brutalité des gangs, mettre en évidence les gens qui s’accrochent à des radeaux fabriqués à partir de matériaux pourris », a indiqué Pamela A. White.
Elle invite les médias à montrer la brutalité des gangs, mettre en évidence les personnes qui s’accrochent à des radeaux faits de bois pourri, faire des vidéos d’enfants déshydratés et colériques qui se battent pour vivre.
« Nous devons envoyer 2 000 hommes armés qui pourront protéger les personnes qui tentent d’apporter de l’aide. Envoyer quelques centaines de personnes à la fois, sur six mois, avec peu de fanfare. Il semble que l’on parle à huis clos de ce qui ne peut être fait. Hommes et femmes de bien, arrêtez de ne rien faire. Le mal triomphe.»
Près de 20 000 personnes sont menacées de famine imminente. 2,9 millions de personnes supplémentaires souffrent de malnutrition aiguë. Près de 2 millions souffrent de malnutrition très aiguë. Si davantage de nourriture n’est pas mise à disposition immédiatement, des personnes vont mourir, a fait savoir la diplomate qui a été ambassadrice des États-Unis en Haïti de 2012 à 2015 et haut cadre de 1985 à 1991 pour l’Agence américaine pour le développement international.
En Haïti, toujours selon elle, des enfants qui se remettent de blessures par balle sont allongés sur des lits en carton, en plein air. D’octobre 2021 à septembre, les garde-côtes ont intercepté plus de 7 000 personnes (contre 1 527 les 12 mois précédents) qui tentaient d’échapper à l’enfer sur terre. Des gangs rivaux tuent les maris devant les épouses et violent les mères devant leurs enfants. Le choléra fait rage et des bébés meurent. Les rues sont des zones de guerre.
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