Une étudiante haïtienne,Winslow Nitza Carmela Cavalier, remporte le prix Jeune Écrivain Guyanais 2020 avec sa nouvelle intitulée « Le corps d’une amérindienne ».
Winslow Nitza Carmela Cavalier a remporté le prix Jeune Écrivain Guyanais 2020, un concours réalisé tous les deux ans par l’équipe de la licence de Lettres de l’Université de Guyane, avec sa nouvelle intitulée « le corps d’une amérindienne ».
Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années. Alors qu’elle était encore une écolière, Winsliw Nitza Carmela Cavalier s’est introduite dans la cour des grands à livre en folie en 2016 avec « Préfète Duffaut revit dans nos écrits », un ouvrage écrit en collaboration avec sa camarade de classe Widley Masselie Galant. Aujourd’hui elle vient de remporter le prix jeune écrivain Guyanais 2020 avec sa nouvelle intitulée « le corps d’une amérindienne », une confirmation que son apparition à livre en folie n’était pas qu’un simple coup d’essai.
Cette nouvelle est le récit de « Lune », une jeune fille mystérieuse et courageuse à la peau verte de tatouages, symbole identitaire et culturel des « Kali’na », et pleine de cicatrices cachant chacune des souvenirs les uns plus cuisants que les autres, qui raconte son histoire encrée de fierté et d’amertume à un jeune un Bushiningué dénommé « soleil », au bord du fleuve Maroni (fleuve d’Amérique du Sud d’une longueur 611,7 km). Attiré par le charme qu’elle dégageait ainsi que le caractère fascinant de son histoire, le jeune homme voulait à tout prix percer le mystère que cachait cette jeune femme.
Quelques extraits de cette nouvelle.
« […] Pourquoi portez-vous ce tatouage sur votre front ? que veut-il dire ? Pourquoi ces tracés ? – …Un tatouage sur mon front pour dire que je suis descendante des « Kali’na ». Le tatouage fait partie de notre identité. Notre peuple habite ce territoire depuis le VIIème siècle simultanément avec le peuple « Wayana ». Nous retraçons notre histoire, nous faisons vivre nos traditions de différentes manières. Ce dessin sur mon front en est une. Il illustre la céramique kali’na du littoral oriental de Guyane.
La céramique Kali’na est tout un art qui porte sur son dos un peuple céramiste acharné. – Et que veux dire exactement cette illustration ? – L’illustration de cette céramique Kali’na est comme le fruit des interactions et des influences que notre peuple a connues avant et après l’invasion des européens. »
« […]Où as-tu eu ces blessures… ces cicatrices ? pardon… On voyait qu’il était embarrassé. Triste. Il essayait de retenir quelques chaudes larmes. – Esclavage ! Torture ! Génocide ! s’écria-t-elle. – Kumalawai ! Wayana ! Kali’na ! poursuivit-elle tout en libérant une rivière de larmes qui traversait l’embouchure de ses paupières ».
Nitza a fait ses etudes au Collège Notre-Dame de Lourdes avant de laisser le pays en décembre 2018, pour poursuivre ses études supérieures en Guyane. Trois mois plus tard, son père a été assassiné.
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