La décision du recteur Fritz Deshommes de nommer une commission de restructuration à la tête de l’EDSEG est contraire aux normes selon les étudiants.
Gonaïves, Haïti.- Un groupe d’une cinquantaine d’étudiants de l’École de Droit et des Sciences Économiques des Gonaïves a organisé des mouvements de rue les lundi 17 et mardi 18 août pour exprimer leur désaccord à la circulaire publiée le 13 août dernier par le Rectorat de l’Université d’État d’Haïti annonçant la nomination d’une commission de restructuration de l’EDSEG de 3 membres.
Dufrène Guillaume, Yousseline Chérizard et Daniel Dupiton (les 3 personnalités qui composent cette commission de restructuration ont pour principales missions de produire un rapport diagnostic de l’EDSEG sur les plans académique, administratif et financier ; Proposer un plan opérationnel annuel ; Réorganiser la structure d’accueil de l’EDSEG afin de résoudre le problème de la surpopulation dans les salles de cours et de revoir le système de soutenance de mémoire tout en respectant les consignes du Rectorat, entre autres.
La révision du système de soutenance de mémoire de sortie a suffi, à elle seule, à soulever l’ire de certains étudiants. Les protestataires disent y voir un stratagème du Rectorat de l’UEH pour annuler certains mémoires de sortie après une prétendue révision ou vérification.
« Au moment de préparer leur mémoire de sortie en sciences juridiques ou en sciences économiques, les licenciés de l’EDSEG dépensent beaucoup et parfois toutes leurs économies » confie l’étudiant finissant en sciences juridiques à l’École de Droit et des Sciences Économiques des Gonaïves, Frantz Monfils, l’un des instigateurs du mouvement de protestation entamé depuis le lundi 17 août dans la Cité de l’Indépendance dans une interview exclusive accordée à la rédaction de Juno7.
« Comment les faire accepter que leur circulaire de soutenance soit annulée pour une raison injustifiée » a poursuivi l’étudiant originaire de la commune d’Anse-Rouge.
Dans le but de faire passer leurs revendications, les étudiants protestaires ont dressé des barricades de pneus enflammés dans plusieurs rues et ont bloqué la route nationale à l’aide d’un bus de l’institution universitaire au début de cette semaine.
Ils évoquent par ailleurs le caractère illégal de la circulaire de 13 août signée par le recteur Fritz Deshommes. Selon eux, cette décision traduit la volonté du recteur récemment réélu d’asseoir encore plus sa domination sur l’École de Droit et des Sciences Économiques des Gonaïves.
Au regard de cette circulaire actant la nomination d’une commission de restructuration pour une durée de 3 ans, le recteur Fritz Deshommes a choisi délibérément de violer les lois internes régissant le fonctionnement de l’EDSEG.
Ces lois qui datent de 1997 stipulent qu’au moins 8 ans de service sont indispensables avant de prétendre à un poste de direction affirme Frantz Monfils arguant que les étudiants sont favorables eux aussi à une restructuration réelle de l’École de Droit et des Sciences Économiques des Gonaïves. Il annonce la poursuite de la mobilisation des étudiants de l’EDSEG afin de pousser le recteur Fritz Deshommes à annuler la circulaire controversée.