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Haïti, notamment la capitale, fait face à une hausse des prix des produits alimentaires à cause de l’instabilité politique et l’insécurité
La situation en Haïti a atteint un point critique alors que les prix des produits de première nécessité continuent d’augmenter de façon alarmante. Cette pression exacerbe ainsi une crise humanitaire préoccupante. La hausse des prix est directement attribuable à une série de facteurs complexes qui paralysent le pays, en particulier sa capitale, Port-au-Prince.
Selon certaines personnes, les principales causes de cette augmentation sont liées à la violence perpétrée par des gangs. Le blocage des axes routiers vers les villes de province et la fermeture des ports et des aéroports en raison de l’insécurité sont également évoqués.
“C’est difficile de trouver des marchandises à cause du blocage des axes routiers par les gangs qui volent les camions. Les rares dépôts qui vendent les produits de première nécessité ont augmenté les prix. Nous sommes obligés d’augmenter aussi les nôtres”, a déclaré une commerçante assise sur le trottoir à Delmas 32.
Par ailleurs, la violence des gangs en Haïti est un problème endémique qui a des répercussions dévastatrices sur la population civile et l’économie du pays. Ces groupes criminels opèrent en toute impunité, semant la terreur dans les quartiers et contribue à l’instabilité générale. Leurs activités se sont diversifiées: le trafic de drogue , la vente d’armes, ainsi que des enlèvements contre rançon. Cette violence généralisée dissuade les commerçants de transporter de marchandises, ce qui limite l’approvisionnement dans les zones touchées, en particulier dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Les gangs armés ont régulièrement recours au blocage des routes principales en plaçant des barrages illégaux aux entrées sud et nord de la capitale. Ces actions entravent ainsi la circulation des marchandises et des personnes à l’intérieur du pays. Ces barrages routiers illégaux sont souvent utilisés comme moyen de s’enrichir mais ils ont des conséquences désastreuses sur l’économie et l’accès aux services essentiels. Les convois de marchandises sont régulièrement pris pour cible, ce qui entraîne des retards de livraison et une augmentation des coûts de transport.
“On est bloqué dans la capitale. On ne peut pas transporter nos marchandises de Port-au-Prince vers les villes de province et vice-versa. Presque chaque jour, les individus armés prennent pour cible nos camions de marchandises sur les routes. On doit payer de fortes sommes pour nos camions volés. C’est inadmissible”, se plaint un propriétaire d’un dépôt de marchandises à Delmas 32.
La violence des gangs a également conduit à la fermeture des ports et des aéroports principaux du pays, paralysant ainsi les importations et les exportations. Les autorités portuaires et aéroportuaires sont contraintes de suspendre les activités en raison de la menace imminente des groupes armés qui ont pris pour cible l’aéroport international Toussaint Louverture et le grand port de Port-au-Prince. Cette interruption des flux commerciaux a forcément un impact direct sur l’approvisionnement des matières premières , en particulier les denrées périssables telles que les aliments et les médicaments.
Il faut enfin souligner que les familles les plus vulnérables sont confrontées à des choix cruciaux alors qu’elles luttent pour subvenir à leurs besoins fondamentaux. La malnutrition et l’absence de soins en nette augmentation fragilisent déjà cette partie de la population vulnérable dont les enfants et les personnes âgées.
Le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) a informé que ses stocks alimentaires pourraient être épuisés d’ici la fin du mois d’avril en raison de la fermeture de l’aéroport Toussaint L’ouverture et du principal port du pays. La réserve du PAM est en mesure de nourrir seulement 175 000 personnes durant ce mois.
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