Formation du CEP: l’exécutif se montre déterminé, le secteur des droits humains plus que jamais divisé.
S’il faut croire le Premier ministre Joseph Jouthe, tout est fin prêt pour la formation du Conseil Électoral Provisoire devant organiser les prochains scrutins. Tous les secteurs de la vie nationale ont déjà acheminé le nom de leur représentant au Palais National et un arrêté sera publié sous peu »,a déclaré ce mercredi le chef du gouvernement sur Vision 2000.
Effectivement, les neuf secteurs devant constituer le CEP ont confirmé avoir reçu la correspondance de l’exécutif. Parallèlement, tous les secteurs n’ont pas la même velléité de se faire représenter au CEP de Jovenel Moïse. C’est le cas de la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Droits Humains (POHDH) regroupant des structures anciennes et très connues de la société.
Par contre, des entités de ce même secteur comme le Regroupement des Organisations Nationale des Droits Humains (RONADH) dirigé par la Directrice de l’Institut Mobile d’Education Démocratique (IMED), Kettly Julien et la Ligue des Droits Humains présidée par Barthélemy Jean-Noël ont déjà lancé les consultations auprès de leurs membres en vue de procéder au juste choix.
La rédaction de Juno7 a pu confirmer ces informations auprès du défenseur des Droits Humains, Antonal Mortimé, lui aussi membre du RONADH qui regroupe plus de 11 organisations dont la Fondation Zanmi Timoun dirigée par Guylande Mésadieu. Il a aussi révélé que deux personnalités du secteur sont très bien placées dans le classement et le choix sera porté sur l’une d’entre elles. « Sous peu, le Palais National sera informé formellement du choix du secteur », a-t-il dit.
Selon les informations recueillies d’une source bien informée, Guylande Mésadieu a plus de chance d’être désignée pour représenter le secteur des Droits Humains au sein du prochain CEP. Elle est en effet la femme de Antonal Mortimé.
Par ailleurs, M. Mortimé a fait savoir que le RONADH a été formé en 2016 à la suite des élections ayant accouché – non sans pression et influence de certaines personnalités du secteur – à la désignation de Jean Simon Saint-Hubert pour représenter le secteur des Droits Humains au sein de l’ancien Conseil Électoral Provisoire.
Contacté par Juno7 sur le même sujet, Pierre Espérance, Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains, a tenté de prouver l’impossibilité d’avoir un nouveau Conseil Electoral Provisoire avec pour mission d’organiser des joutes électorales vu le vide constitutionnel existant en la matière. Pour lui, aucun CEP ne peut être formé sans un accord politique à l’instar des CEP de 2015 et 2016. « Tout CEP formé sans un accord politique est déjà mort-né »,a-t-il martelé.
En plus de l’absence de cet accord, il a avancé plusieurs faits qui confirment selon lui, l’impossibilité d’avoir des élections en Haïti avec le régime Tèt Kale citant l’insécurité et le problème posé par la Carte d’Identification Nationale (CIN). Toutefois, il dit n’avoir aucun problème à ce qu’une organisation prenne la décision d’envoyer des représentants au sein du CEP de Jovenel Moïse.
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