Funérailles des 11 haïtiennes décédées lors du naufrage survenu le 12 mai à Porto-Rico

Funérailles des 11 femmes et filles décédées lors du naufrage survenu le 12 mai à Porto-Rico

Les funérailles des 11 haïtiennes décédées lors du naufrage du bateau transportant des migrants sans papiers au large de Porto Rico le 12 mai 2022, ont eu lieu le 15 juin 2022 dans une église à Porto-Rico. Ces funérailles ont eu lieu à l’initiative d’un groupe d’haïtiens vivant à Porto-Rico qui se sont battus afin que leurs sœurs décédées reçoivent un dernier adieu dans la dignité.

Une partie de la messe s’est déroulée en créole. Chacun des cercueils était drapé du bicolore haïtien et une photo encadrée de chacune des victimes était aussi en équilibre sur chaque cercueil. Certains étaient des selfies et d’autres étaient des photos d’elles posant, l’une d’entre elles avec les mains sur les hanches, un large sourire et un foulard rose vif attaché autour de sa tête.

« Aujourd’hui, nous enterrons leurs restes, mais pas leurs vies et leur espoir », a déclaré l’un des cinq prêtres officiant la cérémonie, alors qu’un homme assistant au service fermait étroitement les yeux avant que des larmes ne commencent à se former.

Cet homme, Pierrot Samedi, a perdu sa sœur de 23 ans ainsi que six cousins lors du voyage et leurs corps n’ont jamais été retrouvés. Il a pris l’avion de West Palm Beach pour Porto Rico à l’instigation du leader haïtien local Leonard Prophil, qui a aidé à identifier les corps et qui a logé et nourri tous ceux qui sont arrivés pour les funérailles.

« Si vous n’avez jamais vécu en Haïti, vous ne savez pas ce qu’est l’épreuve, vous ne savez pas ce qu’est la misère », a déclaré Prophil.

Le bateau a chaviré à 10 miles nautiques de l’île inhabitée, dans le passage de la Mona, le plan d’eau qui sépare Porto Rico d’Hispaniola. Ce passage périlleux est un itinéraire courant pour les voyages illégaux en provenance de la République dominicaine et d’Haïti à destination de Porto Rico, a indiqué Miami Herald.

Elles étaient adolescentes, mères, étudiantes, diplômées d’université, toutes à bord d’un bateau largement surchargé qui a chaviré le mois dernier dans les eaux libres au nord-ouest de Porto Rico. Deux d’entre elles étaient âgées de 31 ans. L’une avait un fils et étudiait le droit et l’autre la comptabilité. Une autre victime était un diplômé de 28 ans qui avait étudié l’administration des affaires et avait deux fils, ont déclaré des membres de la famille.

Selon AP news, la plupart des migrants qui meurent en mer et dont les corps sont récupérés sont incinérés, mais Prophil, le leader haïtien local, a déclaré que lui et d’autres se sont battus pour un enterrement correct parce que les Haïtiens ne croient pas à la crémation et que les corps ne pouvaient pas être rapatriés en raison de ce qu’ils ont critiqué comme étant la bureaucratie gouvernementale. Ils ont remercié les embaumeurs, les salons funéraires et un créateur de vêtements de Porto Rico d’avoir donné de leur temps et de leurs ressources pour aider les familles des femmes dans ce qui s’est avéré être un adieu rarement vu après un voyage migratoire mortel.

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